En l’espace de quelques années, le téléphone mobile nous est devenu indispensable : 48 millions d’usagers en 2005. Mais comment faisions-nous avant ? Déjà une nouvelle génération d’appareils pointe le nez : Internet, musique et téléphone sont au fond de la poche. Époque épatante, mais attention, on nous surveille, on nous espionne ! La chanson retrouve des couleurs. Sanseverino, Bénabar, Jeanne Cherhal, Clarika, Thomas Fersen, Dominique A, Miossec défendent une chanson de qualité ô combien inventive ! Les jeunes découvrent ce qu’écoutaient leurs parents et c’est le grand retour du rock avec The White Stripes, The Strokes et The Vines !

Clavier, batterie puis arpèges de guitare sur deux accords: le morceau s’élance, tempo appuyé, dans le plus pur style d’un morceau de rock classique et efficace. La voix de Miossec nous surprend. Dans un registre très bas avec peu d’amplitude, elle semble fragile, presque à bout de souffle et ne sort pas de ce tempo moyen, un peu lourd qui procure un indéniable attrait à cette chanson. Elle s’efface presque comme elle s’est imposée, sans autre arrangement ni changement de tonalité. Notons encore une fois que les chansons à message ont souvent une ligne mélodique très sobre.

Cette chanson publiée en 2004, dans l’album 1964, ne traite absolument pas de la guerre et de la résistance mais en emploie le vocabulaire et les symboles pour exprimer un désir de ne pas se conformer à un état de choses donné. Le recours à ces mots très connotés: indépendance, état d’urgence, résistance… nous fait deviner l’âpreté d’un combat à mener. Mais quel est ce combat ? Les prénoms cités dans le refrain nous le font deviner: il s’agit du combat amoureux, bien sûr. Donnons-nous encore une chance, refusons la complaisance et ne restons pas sur les souffrances, apprenons à ne plus vivre dans la prudence… Il s’agit bien du combat que mène un couple pour ne pas se laisser dominer par le poids de l’habitude ou les difficultés de la vie amoureuse. S’emparer d’images appartenant au registre sacré de la Résistance peut faire bondir quelques personnes. Mais finalement, l’épisode de la guerre et de la résistance est si fort dans la mémoire collective qu’il est somme toute normal que des artistes s’en emparent à leur profit ? Finalement, le créateur n’a-t-il pas tous les droits d’invention ?