Musiques de machines

Parcours
Publié le 5 juillet 2021
Mis à jour le 6 septembre 2022

VI.
À vous de jouer !

Pour aller plus loin et poursuivre cette immersion dans les musiques de machines, voici une petite sélection de tutoriels vidéo de création !

Introduction à Ableton Live 9

33:15

Comprendre un synthétiseur

1:17:47

Tutoriel du pad Nord Drum 3P

4:16

Comment créer un instrument virtuel

2:50

"Blanche" par Neue Grafik, 2014

5:48

"Ye Leil" par Benjemy x Rim Banna, 2017

6:01

« Expect the Unexpected » par Spiral Tribe, 1995

9:23

Qui est Jeff Mills ?

Légende de la scène techno, Jeff Mills est un DJ et producteur américain. Reconnu tant pour ses prouesses techniques de mix à 3 platines vinyles que pour sa maîtrise des boîtes à rythmes, telle la fameuse Roland TR 909, celui que l’on surnomme The Wizard (Le Sorcier) est considéré comme un artiste visionnaire. Né en 1963, il grandit à Détroit, berceau de la culture et la musique techno, aux côtés de Juan Atkins, Kevin Saunderson, et Derrick May, autres artistes pionniers du genre.

La techno minimaliste de Jeff Mills aux boucles hypnotiques prend racine dans le contexte industriel et ouvrier de la ville de Détroit, en suivant la cadence des machines. Il est l’un des créateurs de l’emblématique collectif Underground Résistance (UR) en 1989, mais s’en détache rapidement pour produire ses propres morceaux et monter en 1992 son label Axis à New York.

Au début des années 2000, Jeff Mills donne de nouvelles formes à sa musique. Explorant les liens entre l’espace, la science et les musiques électroniques, le DJ compose une nouvelle bande son à Metropolis, film de science-fiction muet réalisé par Fritz Lang sorti en 1927. Un autre sorcier de l’électro, l’Italien Giorgio Moroder, s’y était essayé avant lui en 1984… En 2006, Jeff Mills sort l’album Blue Potential, fruit d’une mythique collaboration avec l’Orchestre Philharmonique de Montpellier où techno et musique classique s’allient. Jeff Mills décloisonne les genres, croise les univers, aspire à la transversalité. Il s’affirme comme un artiste aux multiples facettes qui n’a pas fini de nous surprendre.

Qui est Rone ?

Né en 1980 à Boulogne-Billancourt, Erwan Castex, alias Rone, a commencé à composer ses mu-siques de machine dans sa chambre avec quelques amis. Des années plus tard, il se produira sur scène à guichet fermé dans la mythique salle parisienne de l’Olympia et obtient la décoration ho-norifique de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Pour comprendre ce qu’il s’est passé, il suffit de l’écouter. Frissons garantis sur fond de sonorités synthétiques.
Chacune des créations musicales de Rone est une histoire à elle seule. Inspiré par l’univers dé-janté du producteur Aphex Twin et des nappes planantes du musicien Brian Eno (ex-claviers de Roxy Music entre autres), Rone produit des albums colorés emplis d’émotions qui assurent un aller simple dans le monde des rêves et de l’imagination.
Il est l’un des premiers artistes électro à jouer à la Philharmonie de Paris en 2017, après Jeff Mills, où une véritable expérience à la fois sonore et visuelle y fut proposée, à l’image de sa musique. Rone ne cesse de créer des synergies entre les différentes disciplines artistiques. Il s’associe avec l’écrivain de science-fiction Alain Damasio avec lequel il produit en 2009 la piste « Bora Vo-cal », véritable plongeon dans le processus de création artistique.
Il fait trembler en 2020 les murs du grand théâtre de Châtelet à coup de beats électroniques en accompagnant le ballet national de danse de Marseille (La) Horde sur le spectacle A room with a view. Rone modernise les répertoires et permet à la musique électronique de se faufiler dans des lieux où elle n’avait pas encore sa place.

Qui sont Miss Kittin and the Hacker?

Venus de Grenoble, Caroline Hervé et Michel Hamato, alias Miss Kittin et The Hacker, font partie des artisans de l’anti-French Touch, l’electroclash. Le duo s’est formé en 1997 au cours des raves et des teufs techno de l’époque. L’atmosphère y était radicale, au couteau. Comme le sera leur musique à la fois minimaliste, trash et sombre à souhait. La voix douce de Kittin raconte des histoires de sexe, bien sûr, de drogues et de fête, comme si le futur n’existait pas.
Kittin and The Hacker sort First Album en 2001 sur Gigolo, LE label de l’electroclash fondé par son parrain, DJ Hell. Des morceaux comme « Frank Sinatra » les installeront définitivement sur la scène electro européenne. Depuis, seuls ou à deux, Kittin et The Hacker manient le clair-obscur électronique que ce soit sur la scène des plus gros festivals ou dans des clubs ultraconfidentiels, sans paillette mais avec constance et talent.

Aphex Twin, l’insaisissable

Né en 1971 en Irlande, Aphex Twin est un DJ et producteur de musique électronique maniant le beau et le bizarre jusqu’à l’obsession. L’origine de son nom d’artiste, Richard D. James la tient de son histoire intime. L’hommage à un frère qu’il n’a jamais connu, car mort-né trois ans avant sa naissance, et sa passion pour le son ont fait émerger ce pseudo : « Aphex » - de l’effet audio APX - et « Twin »  (« jumeau » en anglais).
Doté d’une grande sensibilité, Aphex Twin est souvent considéré par les spécialistes comme un génie de la musique électronique. Rien de moins. Depuis son adolescence, il s’attèle à un travail acharné de recherche et d’expérimentation dans tout ce qu’il produit, le plaçant comme un designer sonore hors norme.
Les mots peuvent manquer tant cet ovni de l’électronique échappe à toute classification. IDM ( pour intelligent dance music), un terme forgé rien que pour lui, ambient, electronica… si l’on reconnait parfois l’empreinte de certains genres, Aphex Twin vient aussitôt arracher ses étiquettes en y mêlant d’autres influences (jungle, drum’n’bass, breakcore…). Distordre et déconstruire pourraient finalement être les mots clefs pour décrire cet artiste insaisissable. Aphex Twin sait comme personne nous ramener au stade brut et primaire du son des machines, en nous replongeant au cœur de la pureté électronique.
C’est après avoir fait l’expérience du DJing dans les raves durant sa jeunesse, qu’Aphex Twin s’intéresse à la production sonore. Son premier album Selected Ambient Worksest une compilation de 24 morceaux ambient qui nous berce et nous transporte dans la sensibilité de l’artiste. Il décide par la suite de monter son propre label, Rephlex, avec l’ambition de promouvoir des artistes émergent.e.s. Son album le plus vendu, Windowlicker, sorti en 1999, change totalement de style en mêlant des influences hip hop à des sons électroniques distordus. Il suffit de regarder la couverture, un montage où le visage de l’artiste trône sur le corps d’une femme en maillot de bain, pour entrer immédiatement dans l’univers déjanté de Richard D James qui a parfaitement compris le pouvoir hypnotique du mystère. Le DJ ne donne quasiment pas d’interviews, ne clippe plus ses morceaux après quelques collaborations avec le vidéaste bizarro Chris Cunningham et surtout, se joue de son visage qu’il déforme ou cache partout.
Personnalité complexe, culte pour certains (le bougre a une communauté de fans bien accros), Aphex Twin est à (re)découvrir absolument.

Trax : « Nuits, fêtes et cultures en mouvement depuis 1997 »

Lettres épaisses, couleurs vives, un seul mot simple et efficace, le logo de TRAX magazine attire l’attention. Mensuel sur les musiques électroniques, Trax saisit non seulement les regards mais aussi les mutations culturelles de notre société moderne.

C’est en 1997, au cœur du plein essor des musiques électroniques en France, que deux journalistes, Franck Bolluyt et Alexandre Jaillon, décident de mettre en récit ce mouvement en train de bouleverser la scène musicale et culturelle française. Le premier numéro est lancé en septembre 1997, avec comme première de couverture le groupe The Chemical Brothers.
Trax devient un magasine entièrement dédié aux musiques électroniques et à la fête qui ne cesse d’évoluer tant dans sa direction artistique que dans sa ligne éditoriale. Chaque mois, un.e artiste emblématique est mis.e à l’honneur.

En 2007, la rédaction connait un bouleversement. Une partie de l’équipe décide en effet de quitter le magasine pour fonder Tsugi, un autre mensuel qui s’attelle aux nouvelles tendances musicales. Cette scission entraine plus tard un changement important dans la ligne éditoriale de Trax. Le numéro 228 sorti en février 2020, avec un focus sur le rappeur JUL en première de couverture, témoigne une fois de plus que Trax décloisonne les genres musicaux et sort des sentiers battus. Le magasine propose également du contenu dématérialisé avec des interviews d’artistes, des vidéos courtes sur des titres musicaux, des labels ou encore des mini-reportages sur sa chaîne YouTube.

Toujours dans l’air du temps, et même à l’avant-garde, Trax propose ainsi une sélection de sujets éclectiques sur la fête, la mode, les tendances actuelles, la société. Le magasine catalyse la vie nocturne française et ses sous-cultures, en restant toujours à la page du moindre changement.

La musique concrète : l’ancêtre de la musique électronique

Inventée en 1948 par Pierre Schaeffer, alors ingénieur acoustique à la Radiodiffusion-télévision française (RTF), la musique concrète est considérée comme un des fondements de ce qui deviendra plus tard la musique électronique.

C’est en fait grâce à un 78 tours rayé que Pierre Schaeffer développe cette nouvelle technique de composition musicale. Le disque ne cessant de sauter et de tourner en boucle, l’ingénieur se prend d’intérêt pour la répétition musicale. Il décide alors d’enregistrer à l’aide de son magnétophone des boucles de sonorités brutes qu’il trouve ici et là autour de lui. Bruits de tourniquet ou de train, les matériaux sonores de Pierre Schaeffer sont directement extirpés du réel qu’il intègre ensuite dans la création musicale. Il produit sa première œuvre, « Etudes de bruits », en 1948, composée uniquement à partir de sons naturels. C’est la naissance de la musique concrète, la musique tirée du réel et du monde qui nous entoure. Ce nouveau courant que Pierre Schaeffer vient de créer s’oppose à ce qui est considéré comme la « musique abstraite » qui dominait jusqu’alors chez les compositeurs de musique instrumentale.

Pierre Schaeffer est rapidement rejoint par le compositeur Pierre Henry, et tous deux créent un an plus tard, en 1949, « Symphonie pour un homme seul », diffusée sur la RTF avant d’être jouée en public en 1950 à l’École Normale de Musique. Cette œuvre ne laisse certainement pas indifférent le danseur et chorégraphe franco-suisse, Maurice Béjart, qui tombe sous le charme et décide de chorégraphier l’œuvre en 1955. C’est le premier ballet de musique concrète. Les deux compositeurs intègrent progressivement des enregistrements de matériaux sonores bruts à des sonorités plus classiques (voix, instruments, etc).

La musique concrète continue de se développer, notamment au travers de groupes dédiés à la recherche sonore. En 1951, Pierre Schaeffer fonde un groupe de musiques concrètes qui laissera ensuite sa place au Groupe de Recherches Musicales, au sein de la RTF. C’est à travers ce groupe qu’un certain Jean-Michel Jarre, aujourd’hui considéré comme une icône française des musiques électroniques, fait ses premiers pas dans la musique électro-acoustique.

La musique concrète a ainsi bouleversé les manières classiques d’appréhender et d’écouter la musique, en permettant de poser les premiers jalons de ce qui deviendra un genre prédominant aujourd’hui, celui de la musique électronique.

Les stations audionumériques en quelques mots

Les stations audionumériques, également connues sous le nom de DAW (Digital Audio Workstation), regroupent l’ensemble des logiciels dédiées à la Musique Assistée par Ordinateur (MAO). Elles offrent à l’utilisateur la possibilité de s’enregistrer sur une ou plusieurs pistes afin de créer une composition musicale. Le principe est simple, mais le maniement peut s’avérer plus complexe en raison de nombreuses options disponibles. Comprendre l’utilité de chaque fonctionnalité du logiciel nécessite du temps.
Les stations audionumériques ont émergé au début des années 1990 pour faciliter la composition musicale utilisant les instruments électroniques tels que les synthétiseurs et outils virtuels. Le logiciel Cubase a été pionnier dans l’introduction des stations audionumériques à cette époque. Initialement, le travail créatif se réalisait depuis les machines, l’ordinateur et son logiciel n’étant que des outils d’organisation. Les stations audionumériques se limitaient à l’enregistrement de sons extérieurs. Avec le temps, la technologie s’est développée pour répondre aux besoins des compositeurs, intégrant le langage MIDI (Musical Instrument Digital Interface). Ce langage permet aux ordinateurs d’éditer les notes de musique individuellement, en fonction de leur hauteur, durée et vélocité, dans un espace dédié. Ainsi, la station audionumérique permet à l’utilisateur de manipuler à la fois de l’audio et du MIDI, offrant aux musiciens des possibilités de création infinies.
Le tournant majeur s’est produit dans les années 2000 avec l’essor du STAN (Station Audionumérique) dans le processus créatif. A la fin des années 1990, les producteurs utilisaient les logiciels comme des séquenceurs, répétant en boucle une suite de notes. L’entreprise Ableton a révolutionné la pratique de la MAO en proposant une interface multipistes innovante, libérant les musiciens du modèle du studio traditionnel, qui était le modèle du logiciel Cubase. D’autres logiciels comme FL Studio et Logic Pro ont adopté cette nouvelle approche. Pro Tools est resté fidèle aux pratiques du studio tout en étant compétitif dans ce nouveau paysage : il est largement utilisé par les ingénieurs du son aujourd’hui.

Qui est Cignol ?

Né dans le Kent au sud-est de l’Angleterre, Cignol est un DJ et producteur dont la musique navigue de l’acid techno aux rives du braindance electro. Il vit et travaille à Dublin, capitale de l’Irlande.

Enfant des années 1980, le jeune Paul Hammock découvre l’électro qui devient populaire en Angleterre au même moment que le hip hop et s’éprend de toutes les possibilités offertes par le synthétiseur. Il se rend souvent dans les magasins de musique pour en jouer comme d’un jouet, sans réel objectif, juste pour le plaisir de produire de nouveaux sons. Il se nourrit de l’immense melting pot musical du moment, écoute en boucle “Rockit” le tube funkhiphopelectro de Herbie Hancock, qu’il cite toujours comme une inspiration aujourd’hui. Paul devient DJ dans les années 1990 et participe à de nombreuses free parties, qui connaissent leur âge d’or. Mais c’est à la fin de la décennie qu’il se lance dans la composition. Avec du matériel basique et peu adapté, Cignol fabrique de la techno. Ses premiers enregistrements, il les décrit comme mauvais. C’est surtout à partir des années 2010 qu’il enchaîne les projets, avec une dizaine d’EPs à son actif.

Ayant travaillé avec divers labels comme HC Records, AC Records ou Craigie Knowes, Cignol continue de créer des morceaux souvent planants et mélancoliques et touche une audience restreinte mais passionnée, admirative de ses sonorités subtiles et touchantes.

A l'écoute de la noise

Habituellement, les musiciens proposent aux auditeurs une parenthèse mélodique, un espace d’évasion dans leur vie quotidienne et bruyante. Les compositeurs de musique noise, connu également sous le nom de musique bruitiste, adoptent une attitude esthétique radicalement opposée en immergeant les auditeurs dans du bruit.

Tout commence au début du XXème siècle lorsque certains compositeurs et théoriciens occidentaux considèrent le bruit de la vie quotidienne comme une forme de musique, notamment Edgar Varèse, Pierre Schaeffer et John Cage. Paradoxalement, c’est au Japon, au début des années 1980, que le courant de la musique noise prend un de ses premiers visages par la “ Japanoise “. Merzbow, créateur prolifique de plus de 300 albums entre 1979 et 2023, est l’un des compositeurs les plus représentatifs de ce mouvement.

Malgré l’expérience extrême et clivante proposée par la musique noise axée sur l’écoute des sons parasites, une véritable communauté s’est formée autour du sens qu’elle y trouve. De nombreux artistes qui se réclament de la noise ont émergé depuis les années 1980, tels que le groupe Whitehouse, Ramleh ou Sutcliffe Jügend.

Paradoxalement, il est assez difficile d’écouter de la musique noise sur les sites de streaming car sa communauté est très exigeante sur la qualité sonore. En effet, la compression numérique l’altère inexorablement. De plus, les auditeurs de la noise privilégient les moyens alternatifs d’écoute et de diffusion s’opposant ainsi aux grandes plateformes au sommet du capitalisme musical.
Aujourd’hui, la noise continue de séduire de nombreux auditeurs et créateurs grâce à l’émergence de courants dérivés tels que la harsh noise, l’ambient, la vaporwave, le glitch. Le rock en a aussi fait un de ses multiples courants. L’intérêt esthétique de ces musiques réside toujours dans la création avec les artefacts et les déchets de la technologie les présentant sous une lumière nouvelle.

Free-parties, la fête en toute liberté

Le terme “free-party” fait référence aux fêtes techno en plein air et totalement illégales. Généralement associées aux milieux électroniques, leur origine remonte aux travelers du mouvement hippie des années 1960, adeptes d’un mode de vie nomade. Les promoteurs de ces évènements revendiquent un rejet politique de la société de consommation capitaliste par les actes : bouder les autorisations officielles, vivre la nuit, faire la fête, jouer avec les limites de son corps (son diffusé à très forte intensité, usage de substances psychotropes). Bien que ces fêtes soient souvent associées à une prise excessive de drogue, cette dernière n’est en réalité pas incontournable. L’objectif principal des free-parties est de proposer une expérience immersive, où la musique puissante et les jeux de lumière peuvent induire des états de conscience modifiés.

Les pratiques des free-parties ont été critiquées dès leur apparition à la fin des années 1980 au Royaume-Uni, puis au début des années 1990 en France. Les pouvoir politique et médiatique ont rapidement pris des positions très virulentes envers ces nouvelles pratiques de fête les décrivant comme des festivals de la consommation de drogue et des messages extrémistes. Ces levers de bouclier s’expliquent par une confrontation soudaine de la société à cette nouvelle tendance provocatrice qui choque beaucoup les yeux et les oreilles bien établis de l’époque. À titre d’exemple, le gouvernement français engage une campagne de répressions contre le mouvement dès 1995, poussant de nombreux participants à se tourner vers des alternatives légales, comme les boîtes de nuit. Cependant, le mouvement des free-parties a perduré grâce à l’engagement de collectifs tels que Heretik, particulièrement actif dans les années 2000. Malgré les répressions, les free-parties continue d’exister, témoignant peut-être d’un besoin irrépressible de s’affranchir des normes de temps en temps ?

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