Musiques de machines

Parcours
Publié le 5 juillet 2021
Mis à jour le 6 septembre 2022

II.
De l'Europe aux Etats-Unis

La house

En 1980, l’apparition de la boîte à rythmes Roland TR-808 marque le début de la popularisation à grande échelle des musiques électroniques. Cet instrument deviendra le pilier du hip-hop et de la house music de Frankie Knuckles. Nommée d’après son lieu d’origine, la boîte de nuit Warehouse à Chicago, la house a été un moyen de cohésion sociale pour les communautés afro-américaines, les minorités ethniques et la sous-culture homosexuelle pendant les années 1980.

La « Whistle Song » (« Chanson de sifflement ») en est un exemple parfait, même si elle n’est parue qu’en 1991. Sa base rythmique est créée avec une boîte à rythmes, un instrument qui remplace dans les musiques électroniques la batterie et les percussions acoustiques. Cette boîte au son artificiel est importante pour les musiciens électro : moins chère qu’une vraie batterie, elle est aussi moins encombrante et plus facile à maîtriser !

Puis, au début des années 1990, se développe la culture rave. Chaque semaine, las de l’école ou d’un travail alimentaire peu valorisant, les jeunes fuient la société de leurs parents à la recherche d’une utopie communautaire, centrée sur la danse et la consommation de drogues telles que l’ecstasy. L’émergence de la rave culture est accompagnée d’une naissance de styles variés avec des sonorités plus agressives et des structures plus minimalistes. Quelques-uns des genres nés avec cette sousculture sont l’acid house, la techno, la drum’n’bass, la trance et la dubstep.

"The Whistle Song" par Frankie Knuckles, 1991

6:58

"Quartier Sex" par Mad Rey, 2013

7:41

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La boîte à rythmes Roland TR-808 est la plus utilisée au monde. Des exemples ? Il y en a plein, de « Sexual Healing » de Marvin Gaye (1982) jusqu’à « Love Lockdown » de Kanye West (2008).

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Une platine vinyle permet aux DJs non seulement de passer des morceaux enregistrés, mais d’y rajouter leur propre touche. La vitesse de la plaque, qui tourne à une vitesse de 33 ⅓ ou 45 révolutions par minute, peut être changée en la touchant

La techno

Grâce à JUAN ATKINS à Détroit et LAURENT GARNIER à Paris, la techno devient un phénomène mondial qui démontre en passant que les DJs (« disc jockeys », ceux qui font tourner les disques à la radio et lors de soirées) sont aussi des musiciens à leur manière. Ils manipulent la platine vinyle d’une manière qui rappelle la musique concrète, un ancêtre des musiques électroniques. Le morceaux « Call Me Herc » du DJ KOOL HERC illustre bien ces techniques : en mélangeant plusieurs morceaux – on parle de mixing – et en « scratchant » les vinyles, c’est-à-dire en modifiant la vitesse à la main, les DJs inventent une nouvelle manière de faire de la musique.

Juan Atkins - Urban Tropics

5:36

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