Abd Al Malik grandit à Strasbourg dans un environnement social difficile; Il nourrit secrètement une passion pour le savoir en général et la littérature en particulier. “Délinquant le soir et bon élève la journée” dit-il. Il montre son propre groupe de rap NAP (New African Poets) dont les textes dénonceront les injustices. Une plume habile, il malaxe les mots et sait les faire sonner comme le vent dans le désert. C’est en homme spirituel qu’il poursuit son chemin jusqu’à l’écriture d’un album solo “Le Face à face des cœurs” qui l’emmènera sur le devant de la scène. Devenu avec Grand Corps Malade l’autre figure emblématique du slam, il fait l’unanimité des critiques, et de nombreux prix le consacrent, jusqu’au victoires de la musique en 2007 avec son disque “Gibraltar”.

La douleur du manque est au cœur de cette lettre à destination d’un père absent dans la vie de son fils. De longues phrases scandée, des mots qui hésitent, s’enchainent et déferlent comme une vague, composent ce rap/slam qui sait éviter les mièvreries des bons sentiment, ce qui n’est jamais simple sur un tel sujet. Abd Al Malik nous fait une petite leçon de vie en nous livrant un message : on se construit dans la joie mais aussi dans la douleur et parfois de grands maux nous rendent plus forts pour affronter la vie. Les accords de piano qui ouvrent le titre en deviennent la colonne vertébrale. Sans cesse répétés, ils dessinent la mélodie et façonnent le rythme du morceau, appuyés par le beat box.