La musique, mes parents, et moi, et moi, et moi

Parcours
Mis à jour le 16 avril 2019

La musique, mes parents, et moi, et moi, et moi

Zebrock vous invite sur la planète “La musique, mes parents, et moi, et moi, et moi”. Nous vous proposons de parler musique en famille et de croiser vos regards d’adolescents sur 5 décennies qui vous séparent de vos grands-parents à travers vingt chansons. Dans chacune d’elles, le chanteur ou la chanteuse nous parle de sa famille ou de sa tribu, mais aussi de son époque et de ses souvenirs. Venez découvrir ces chansons dans lesquelles des générations se disent, se lisent et s’entendent. Vous découvrirez que vos parents en connaissent certaines par cœur ou presque. Amusez-vous à les comparer et partez à la découverte de la sensibilité de l’artiste dans ce qu’elle a de plus personnel, d’original, de surprenant et d’attendrissant. Tant de chansons furent écrites. Autant sont à inventer. Pourquoi pas la vôtre? Comme le suggérait le chanteur François Béranger, “que chacun prenne sa guitare, et fasse sa propre chanson !”. En attendant, découvrons donc ensemble celles-là…

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La musique, mes parents, et moi, et moi, et moi

I.
EXIGEZ LE PROGRAMME !

Les chansons de "La musique, mes parents, et moi, et moi, et moi"

Félix Leclerc - Moi, mes souliers (1950)
Serge Gainsbourg - La chanson de Prévert (1962)
Juliette Gréco - L’âme des poètes (1964)
Graeme Allwright - Qu’as-tu appris à l’école mon fils? (1965)
Jacques Dutronc - Et moi, et moi, et moi (1966)
Claude Parent / Anne Germain - La chanson des jumelles (1967)
Diane Dufresne - J’ai rencontré l’homme de ma vie (1972)
Nicolas Peyrac - Et mon père (1975)
Eddy Mitchell - La dernière séance (1977)
Bernard Lavilliers - La salsa (1980)
Louis Chedid - Anne, ma sœur Anne (1985)
Niagara - J’ai vu (1990)
La Rumeur - Je me fais vieux (1999)
Djamel Allam - L’âge d’or (2001)
Les Nubians - J’veux d’la musique (2003)
Abd Al Malik - Lettre à mon père (2004)
Thomas Dutronc - J’aime plus Paris (2007)
Bertrand Soulier - Pavillons sous Bois ( 2008)
M & Sean Lennon - L’éclipse (2008)
Claire Diterzi - La vieille chanteuse (2008)

La musique, mes parents, et moi, et moi, et moi

Il nous est impossible de dire quand nous avons entendu de la musique pour la première fois et ce que nous avons ressenti. Ce souvenir est trop proche de la naissance pour être précis. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne laisse pas de trace. L’expérience de la musique commence tôt et nous est singulière: la voix de la maman aigüe, mélodieuse, se conjugue avec celle grave du père qui joue les basses, tandis qu le battement de notre petit cœur bat la mesure et donne le rythme. Et nous voilà partis pour toute une vie que la musique accompagnera. plus ou moins, selon notre sensibilité. Certains se contentent d’un peu de musique, d’autres en ont une soif inextinguible jusqu’à en jouer et devenir musicien ou musicienne.

Donc il nous est bien difficile de savoir exactement comment tout cela a débuté. En revanche, nous pouvons tous dire quelle chanson ou quel disque nous a donné envie d’écouter encore plus de musique. En général ce souvenir se situe autour de nos dix ans, un peu moins ou peu plus selon le cas. Mais c’est vers ce moment de la vie que notre goût se forme. Nous ne savons pas bien dire pourquoi nous aimons ceci ou cela et nous sommes bien embarrassés quand on doit préciser notre pensée. Comme si les mots manquaient. Il n’empêche que, même sans pouvoir décrire les choses avec précision, nous sentons que quelque chose nous plaît. une mélodie, un agencement rythmique, la couleur d’un son, le timbre d’une voix, la poésie d’un couplet mais aussi le sourire d’un chanteur, son “look”, ce que nous en imaginons secrètement… Sans doute ce désir naissant est-il composé de tous ces ingrédients. Ce goût qui commence à prendre forme évoluera et nous rirons parfois de ce que nous avons aimé plus jeune. Il va de même devenir un moyen de se distinguer des uns ou de communier avec les autres. On se moquera même de celui ou celle qui n’a pas le même goût tandis qu’on cherchera à épouser celui de telle ou tel.

Et puis on grappille ici et là, un peu comme butinent les abeilles, on fait des réserves de musique en piquant chez ceux qui en ont un stock. Première cible, la plus facile, les parents et le cercle familial. On ne se l’avouera que bien plus tard, mais nos goûts, en musique, comme notre façon de penser, sont largement déterminés par notre milieu de vie. La musique de nos parents nous a plus bercés que nous le pensons. Parfois nous entendons une bribe de mélodie avec une vague impression de l’avoir déjà croisée quelque part. C’est peut-être une réminiscence d’un moment lointain où un air similaire, peut-être le même, tournait en boucle à la maison ou sur l’autoradio des vacances.

Certains, quelle chance, ont des parents musiciens: une guitare, un piano ou simplement le plaisir de chanter mettent de la mélodie dans la maison. Quand on creuse un peu on se rend compte — et avec quel étonnement ! — que nos parents ont eux aussi été jeunes, agités et amateurs de musique. Une musique qui souvent sonne vieille à nos oreilles. Drôle de son, drôle de voix et quelles tronches sur les pochettes ! Mais attention ! Il suffit de peu pour qu’une chanson si poussiéreuse soit-elle revienne au goût du jour. Voyez comment les Enfoirés, la Star Ac’ et autres programmes de télé font du neuf avec de l’ancien. Et là, ce sont vos parents qui sont un tantinet moqueurs : “Ah oui !? Tu les trouves toujours ringards mes chanteurs qui ont fait de si belles chansons que les tiens les reprennent ?” et de s’empresser de vous en faire entendre la version originale. Il est vrai que les chansons de -au choix- Aznavour, Brel, Souchon, Piaf, Brassens ou Dalida ne sont jamais mieux servies que par eux-mêmes. Avec un peu de chance, une nouvelle complicité peut naître qui verra un père et une mère discuter musique avec ses enfants. On devrait peut-être rendre ça obligatoire un soir par semaine, à la place de la télévision…

Mais poursuivons notre visite familiale avec les frères et sœurs. C’est souvent par là que ça passe. Des disques, des souvenirs de concerts qu’on aurait tant aimé voir, peut-être aussi des souvenirs de groupe dans lequel il ou elle a joué. On est tellement impatient d’avoir leur âge que nous intégrons leur musique et aussi leur style, histoire de prendre de l’avance sur la vie. C’est principalement avec eux que nous apprenons des mots magique : soul, funk, rock, rap, oldschool ou hardcore et des noms épatant: NTM, Beatles, Stevie Wonder, Claude François ou Mylène Farmer assortis de souvenirs éclatants. Comme ça donne envie, non? Cet engouement peut ne durer qu’un printemps, courir sur plusieurs saisons. Et parfois, ça devient l’affaire d’une vie, quand le virus a frappé fort.

Plus tard, quand nous-mêmes sommes confrontés à nos souvenirs, que nous commençons à être suffisamment sages pour y réfléchir, monte en nous l’envie de le raconter aux autres. plus jeunes, plus frais et déjà très avides de connaître. Roulement inlassable des vagues de la vie? Incompressible besoin des hommes de se prolonger dans la génération nouvelle?

Nous mesurons alors à quel point ces passions musicales, même brèves, ont compté dans notre vie, au moment où nous nous ouvrions à cette grande aventure. Nos disques, nos chansons, les centaines de fichiers entassées dans des baladeurs sont tous porteurs d’un souvenir, d’une histoire. Ils nous racontent, voire plus, Ils racontent notre époque.

Inutile de dire ce que nous avons à apprendre et à comprendre de ce que nous écoutons. Le mettre à jour et le partager est le projet que Zebrock au Bahut se propose de conduire cette année avec vous.

Mon oreille me parle

Une chanson c’est des mots et des notes, des textes et des musiques, des paroles et des sons.

Nous accordons toujorus une grande importance aux mots: “j’aime ce qu’il dit”, “elle me fait rêver”, “j’apprécie sa poésie”, “je suis d’accord avec ses idées”, ou “ça raconte n’importe quoi”. Cependant, c’est toujours pas la musique qu’une chanson nous pénètre. Ça passe d’abord par l’oreille. Nos oreilles sont de fameux indicateurs auxquels nous pouvons faire confiance. La couleur et l’ambiance musicales nous sont indiquées par notre oreille et les milliers de souvenirs sonores qu’elles ont emmagasinée depuis notre naissance. Entre les deux oreilles, le cerveau stocke, répertorie et analyse ces sensations et nous propose des pistes quand nous écoutons de la musique. Une guitare saturée, le scratch du DJ ou le placement d’un son de clochettes, comme la façon de chanter ou de glisser des violons nous suggèrent tout de suite une impression. Et c’est souvent la bonne! Une déclaration d’amour pourra s’accompagner d’une nappe de violons ou de la plainte d’un saxophone, tandis qu’un texte dénonçant des injustices s’associera plus volontiers à un tapis rythmique plus lourd, parfois métallique. Mais attention : rien n’est automatique et les meilleurs artistes s’ingénient à colorer leur musique de choses inattendues. Et ceux qui nous attirent le plus sont ceux qui n’hésitent pas à inventer des choses neuves.

Les chansons de ce parcours n’échappent pas à la règle.

Voici ce que nous inspire par exemple “La dernière séance”, la chanson d’Eddy Mitchell. À travers la guitare et l’effet “slide” souvent utilisé dans le blues, on se croirait en plein Nashville au États-Unis ou au cœur d’un western américain. Entendez-vous les mêmes choses? Pas sûr. Quelles sont les premières choses qui vous marquent à son écoute? Quelles sont les images qui vous viennent à l’esprit?

À vous de jouer … et d’écouter !

  • Les nappes de violons soulignent la mélancolie du propos.
  • La guitare slide plante un décor très cinématographique qui ouvre sur les grands espaces.
  • Le chant souligne le trait “western” avec le côté crooner de la voix d’Eddy Mitchell.
  • Le rythme country évoque le trot du cheval.

Pour continuer...

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