Personnage doucement provocateur, Boris Vian était un éclectique : écrivain, parolier, chanteur et trompettiste né en 1920 dans une villa de Ville-d’Avray, en région parisienne.
Son père est rentier, sa famille ayant fait fortune dans la ferronnerie d’art, et sa mère est fille d’un riche industriel. Ils n’ont jamais travaillé et vivent dans l’insouciance. Mais la crise de 1929 ruine la famille Vian et leur vie en sera irrémédiablement affectée.
Âgé de 12 ans, le jeune Boris tombe gravement malade à cause d’une angine infectieuse mal soignée. Suite à cela, il souffre d’un rhumatisme cardiaque qui fragilise son cœur. Malgré cette santé chancelante, il n’a de cesse de nourrir sa fulgurante joie de vivre et son imagination débordante.
Il écrivait chansons (et notamment le premier rock en français pour Henri Salvador !), romans (L’Écume Des Jours ou J’irai Cracher Sur Vos Tombes sont les plus connus), poésie, pièces de théâtre, articles… Cet artiste fantaisiste, grand spécialiste du jazz qu’il contribue à faire connaître en France, aime collectionner les pseudos au gré de ses créations. Bison Ravi, Fanaton, Anna Tof, Gédéon Molle ou Vernon Sullivan, Boris Vian manie l’absurde avec joie ! Mort à 39 ans d’une crise cardiaque, il lègue un style étonnamment original et décalé, toujours pertinent qui, de Serge Gainsbourg à Alain Bashung, inspirera de nombreux artistes.

Boris Vian fut l’auteur de cette chanson. Comme Brassens et Gainsbourg, il reste un fabuleux vaccin contre la connerie. En pleine guerre froide, tandis que Russes et Américains menacent de pulvériser la planète, il vous racontait son histoire à dormir debout et mettait les rieurs de son côté, faisant à La Mort un joli pied de nez… dont elle se vengerait bientôt. Se pose tout de même une question restée sans réponse : faut-il entendre « mon oncle, un fameux bricoleur », ou… « infâme bricoleur »?