Plongée dans la boîte à souvenirs de la sémillante Olivia Ruiz avec cette chanson pleine de nostalgie.

Née en 1980 à Carcassonne dans le Sud de la France, Olivia Ruiz est la petite-fille d’Espagnols qui ont fui la guerre et la dictature dans leur pays. Sa famille maternelle tient le bar-tabac d’un petit village qui fait office de salle des fêtes à l’occasion. La petite fille sera profondément marquée par ses vacances passées dans ce lieu vivant et mouvementé ! Olivia Ruiz écrit, compose et chante. Elle est révélée au grand public au début des années 2000 avec sa participation à la Star Academy, l’ancêtre de The Voice, où elle détonne avec sa voix gouailleuse ! Si elle ne garde pas un très bon souvenir de cette expérience, celle-ci lui aura permis d’être repérée par une grande dame de la chanson, Juliette, qui la prendra sous son aile. Avec cinq albums à son actif, Olivia Ruiz gagne sa place parmi les artistes reconnus de la chanson. En 2020, elle publie son premier roman et devient une toute jeune écrivaine. Décidément, Olivia Ruiz est toujours là où on ne l’attend pas.

2005, c’est la mort de deux icônes du XXème siècle : celle du pape Jean-Paul II et de Rosa Parks, figure du mouvement afro-américain des droits civils. Un siècle se termine. 2005, c’est l’année de la mise en ligne de la première vidéo sur YouTube. Quinze ans plus tard, la plateforme sera à la tête de l’empire juteux du streaming. 2005, c’est l’Union Européenne qui connaît sa première fracture avec le rejet du projet de réforme de la Constitution par les peuples de France et des Pays-Bas. Quinze ans plus tard, le Royaume-Uni la quittera. En 2005, le climat est meurtrier. L’ouragan Katrina ravage le Sud des États-Unis dont les populations les plus démunies ne s’en sont pas totalement remises. De violents tremblements de terre mettent le Cachemire, qui s’étend entre le Pakistan, l’Inde et la Chine, à genoux. L’automne de la même année en France les banlieues françaises s’embrasent après la mort à Clichy-sous-Bois de deux adolescents, Zyed et Bouna, alors qu’ils étaient poursuivis par la police. Le sentiment d’une mise à l’écart de toute une population éclate au grand jour, violemment. Et la blessure est encore là, bien là, quinze ans plus tard.

Que reste t-il de notre enfance quand celle-ci est bien terminée ? Des souvenirs ! Tristes ou joyeux, mélancoliques ou tendres. Olivia Ruiz nous les raconte dans cette chanson que l’on devine autobiographique. Les paroles de « J’traîne des pieds » jouent avec les expressions familières, les sensations et les mots d’enfants pour remonter le temps. Issue d’un milieu populaire, la jeune femme nous invite dans sa famille. Bienvenue chez les Ruiz ! La petite Olivia, Tonton André, Papy et Mamie… c’est bruyant, un peu foutraque, toujours joyeux. La voix gouailleuse et espiègle d’Olivia Ruiz fait vivre ces souvenirs, accompagnée par le son enveloppant du hautbois. Les tintements d’une boîte à musique (merveilleuses sonorités de l’enfance !) sont le fil rouge de ce voyage plein de nostalgie.