Je fais c'que veux

Parcours
Mis à jour le 16 avril 2019

XIV.
LES ANNÉES 80

CÔTÉ CŒUR ET CÔTÉ RAGE

Le passage des années 80 relève de la cacophonie. Entre rythme trépidant de la disco (paillettes, dans et fête pour tous) et les éructions primaires, sales des Sex Pistols et des CLASH, chantres du chaos et de l’anarchie… pour rire. On ne croit plus en grand-chose. La musique, la rébellion, le monde dans son ensemble, ce n’est qu’une vaste et gigantesque escroquerie… Succédant à “espoir”, “cynisme” devient le maître mot. Et comme chaque génération doit trouver ses marques, et pour cela, prendre le contre-pied de la précédente, les années 80 sont d’abord celles des “jeunes gens modernes”. Le mot à la mode est “branché”, révélant la fascination pour les technologies, la musique électronique, la cyberculture, la micro-informatique.

L’économie se mondialise, les migrations de populations s’accélèrent. Musiques et cultures se mélangent. Le reggae avec son icône Bob Marley, est devenu un phénomène planétaire. Les chorales fleurissent et la France n’y échappe pas sauf une cohorte de groupes braillards et mal élevés (Bérurier Noirs, Les Négresses Vertes, Les garçons bouchers). Ceux-ci occupent squats et terrains vagues et réinventent une musique aventureuse et autogérée. C’est le rock alternatif! Ce monde-là va mal. En 1984, on identifie le virus du sida. À Tchernobyl, en Ukraine, l’explosion d’un réacteur d’une centrale nucléaire vomit sur l’Europe un nuage radioactif. D’épouvantables famines terrassent l’Afrique et notamment l’Éthiopie. Impossible de rester indifférent. Les stars de la musique s’engagent pour des causes humanitaires, les chorales fleurissent et la France n’y échappe pas. Dans chaque rocker, on découvre qu’il y a un cœur qui bat!

Quel contraste quand déboule la déferlante rap! Inspiré par l’impitoyable réalité sociale des grandes villes US, la dureté des ghettos où l’on meurt souvent jeune, ce mouvement est la vraie révolution des années 80, entraîné par Public Enemy, Run DMC, Grand Master Flash. Et elle laisse peu de place aux bons sentiments.

Dans les zones urbaines, les gamins grandissent au son de ces pionniers. À Saint-Denis, NTM invente son chemin, à Marseille IAM fourbissent leurs micros. Le début des années 90 appartient eu hip hop, d’autant que le rock est devenu une institution. Pour la provoc, l’arrogance, les gros mots, voyez donc côté banlieues! Le mur de Berlin tombe. L’empire soviétique aussi.

La (première) guerre du Golfe débute. Encore la guerre!

Pour continuer...

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