Être Afro-Américain

Parcours
Publié le 6 juillet 2021
Mis à jour le 17 novembre 2022

IV.
Ghettos, guerres et gangs

"We Had To Tear This Mothafucka Up", Ice Cube, 1992

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Portrait photo de Ice Cube (via Sunfest 2018)

Qui est Ice Cube ?

Né en 1969 dans une banlieue chaude de la côte Ouest, O’Shea Jackson Senior débute sa carrière au milieu des années 1980 sous le nom de Ice Cube aux côtés de Dr Dre. Avant de devenir le vétéran du gangsta rap US, Ice Cube est d’abord l’un des membres du groupe NWA (Niggaz With Attitude), composé de Dr Dre, Eazy E, Yella et MC Ren, qui a reçu l’étiquette du « groupe le plus dangereux du monde » par le gouvernement américain au début des années 1990. Normal, lorsqu’on se fait les portes-paroles des Noirs des ghettos, où la violence est quotidienne, les gangs s’étendent, le rêve d’argent et de pouvoir fait loi… Ice Cube poursuit sa carrière en solo et sort des albums poids lourd du rap américain comme Death Certificate ou The Predator, dont « We Had To Tear This Mothafucka Up » est extrait. Son flow reste acerbe, dur et provocant. Attention : explicite lyrics !

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Capture d’écran du film « Straight Outta Compton » sorti 2015 qui retrace les débuts de NWA (via Mediapart).

Contexte : Violence de classe / Violence de race, le cocktail explosif des années 1990

À l’époque où Ice Cube se lance en solo en parallèle de sa carrière avec NWA, le climat dans les quartiers les plus pauvres où résident en majorité des Afro-Américains est ultra tendu. La drogue est partout, comme les armes, le travail nul part et le quotidien est ponctué de violences raciales pratiquées par des policiers blancs. C’est à la suite d’un de ces actes que le quartier de Compton à Los Angeles se soulève. 1992 : Rodney King, garagiste noir, est arrêté pour excès de vitesse par 4 policiers blancs qui le passent violemment à tabac. Malgré les preuves, la scène est filmée, les policiers seront finalement acquittés. Face à l’injustice, c’est l’émeute. Durant des jours, Compton puis de nombreux quartiers s’embrasent et la police utilise pour la première des engins de guerre pour rétablir l’ordre. Plus de 50 personnes perdront la vie dans les émeutes raciales de Los Angeles, symboles de la violence policière.

"We Had To Tear This Mothafucka Up" par Ice Cube, 1992

4:24

Qu’est-ce que « We Had To Tear This Mothafucka Up »

L’écriture de l’album The Predator porte la marque des émeutes de Los Angeles de 1992 et « We Had To Tear This Mothafucka Up » (« Nous devions démolir cet enfoiré ») fait directement référence au passage à tabac de Rodney King et au verdict du jury, composé intégralement de Blancs, qui acquitte les policiers mis en cause : Ice Cube répond à la violence physique et raciste par un flow d’une grande violence verbale, n’hésitant pas à donner les noms des quatre policiers et à décrire toutes les étapes d’une hypothétique vengeance terrible qui pourrait leur être appliquée par les émeutiers : flingue, kalash’, lynchage… tout y passe et la colère sort. Il martèle ses mots, véritable catharsis des victimes face à l’injustice, appuyé par le rythme lancinant de l’instrumental. L’explosion d’ultra-violence fantasmée est entrecoupée de samples bien réels des voix de « l’ordre établi » : extraits sonores des journaux télé qui couvre les émeutes, discours sécuritaire du président de l’époque George Bush… Ici les mots sont froids, monocordes, rien ne dépasse. Le clip vidéo du morceau enfonce le clou, succession d’images d’archives des émeutes : incendies, pillages, affrontements policiers. Ice Cube chronique la colère des ghettos noirs et sa voix porte : l’album The Predator sera triple platine.

Paroles de "We Had To Tear This Mothafucka Up"

Peace, quiet and good order will be maintained in our city To the best of our ability Riots, melees and disturbances of the peace are against the Interests of all our people and therefore cannot

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