L'heure d'ouvrir le bal !

Parcours
Publié le 23 avril 2025

Mêlant fête, danse et musique, le bal vit une renaissance populaire depuis les années 2010. On l’a pensé disparu avec l’apparition des discothèques dans les sixties comme nouveaux lieux de rencontre sur piste de danse. Malgré cela, il reste un espace à part, qui, depuis ses premières traces en Grèce antique, ne cesse de faire bouger les corps et tourner les têtes. Retour en musique sur quelques coups de projecteurs qui jalonnent l’histoire du bal en Europe.

Par Amandine Cartaud

Crédits photo image de couverture : © Sonia Delaunay, Le bal Bullier, 1913 (conservé au Centre Pompidou)

I.
A la Renaissance, le bal de cour pour polir les mœurs

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Bal à la cour de Henri IV par Caullery en 1610 - Rennes Musée des Beaux-Arts

En France, le bal est intimement lié à la vie de cour. De même que son nom “ bal “ est un dérivatif du verbe “ baller “ signifiant dans la littérature courtoise : “ danser à la cour “.
Et à la cour, on ne danse pas pour le plaisir mais pour se montrer. A partir du règne de Catherine de Médicis au milieu du XVIème siècle, la danse, grâce au bal, sert à polir les mœurs. Tout n’est que maîtrise, mesure et élégance, à l’inverse du monde hors des châteaux. Cette distinction sociale par la danse passe aussi par la représentation du couple. Loin des rumeurs de batifolages incessants dans les recoins des palais, la piste de danse sert à montrer une vision codifiée et dignifiée des rapports entre les hommes et les femmes : le port est droit, les corps ne se touchent que très peu. C’est une vraie école des bonnes manières des jeunes aristocrates.

Au bal de cour, on danse par exemple des menuets, danse baroque marquée par la modération. D’origine campagnarde, descendant du branle du Poitou, le menuet se marque sur trois temps. De la même manière que la valse. Son nom vient de “ menu “ car on le danse à petits pas, toujours dans un idéal de mesure et pondération. Le menuet s’est imposé comme la danse favorite de Louis XIV et ainsi de la cour du roi de France. Danse stylisée, elle permet à la fois de façonner l’image des courtisans pour donner à voir au peuple tout ce qu’ils souhaitent être : nobles et retenus. Le menuet est une danse tant associée à la royauté et à la noblesse que sa pratique régulière ne survit pas la Révolution française, et elle laisse place à celle du scherzo, son cousin italien, bien plus rapide et furtif.

Menuet de la Cour par Michel Saint Léon (1830). Chorégraphie d'après Maximilien Gardel (1778)

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