La Résistance

Parcours
Publié le 21 avril 2020
Mis à jour le 3 février 2023

II.
Sacrifier sa vie pour la Liberté

"L'affiche rouge", Léo Ferré, 1959

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Portrait de Léo Ferré, à l'encre de chine.

Qui est Léo Ferré ?

Timide et sans argent, Léo Ferré débute dans les années 1950, fou de poésie et de symphonie classique. Créateur infatigable, tous les styles musicaux l’inspireront : tango, jazz, mélodies populaires, rock. À mesure que grandit sa notoriété, il en use pour parler plus fort : il « cause et il gueule, comme un chien ». Passé maître en écriture et interprétation de chansons majeures, Léo s’impose comme la grande influence de la génération de 68. Il invente une branche majeure de la pop française, une sorte de free pop proche du free jazz, dirige de grands orchestres, écrit de longs poèmes épiques et des chansons éternelles (“Avec le temps”, “Ni Dieu ni maître”) avant de disparaître en 1993 à 77 ans.

La France et le monde en 1959

Malgré sa défaite à Dien Bien Phu (Vietnam), la France s’obstine en Algérie. Son empire colonial vacille. En Afrique, à Cuba ou en Indonésie, les peuples veulent la liberté: Gandhi, Lumumba et Che Guevara sont les symboles de cette période. En 1958, le général de Gaulle revient au pouvoir: c’est le début de la Ve République. Un an après, débute l’émission « Salut les copains » sur Europe 1 : c’est le début de la vague « yéyé ». Yves Saint-Laurent lance sa première collection, avec un succès éclatant. Désormais il faut compter avec les jeunes qui vont à l’école jusqu’à 16 ans.

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Quelques uns des 23 membres du "groupe Manouchian", photographiés pour la propagande nazi, peu de temps avant leur exécution, en novembre 1944.

L’exécution du Groupe Manouchian

Missak Manouchian et ses camarades, tous Arméniens, ont été fusillés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale au fort du Mont-Valérien à Suresnes. Résistants communistes, ils n’étaient pas Français, mais mouraient pour la France… c’est-à-dire pour la Liberté et pour que les autres, tous les autres, gardent le droit de vivre. En 1955, Louis Aragon, poète et ancien résistant, leur rend hommage en composant un poème à la portée universelle, « Strophes pour se souvenir ». L’un des vers est particulièrement marquant : « je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ». Léo Ferré adapte le poème d’Aragon et en fait « L’affiche rouge ».

"L' Affiche rouge" de Léo Ferré, 1959

4:05

"L' Affiche rouge" en quelques mots

L’Arménien Missak Manouchian et ses camarades sont tombés au peloton d’exécution. Résistants communistes de la M.O.I., qui regroupait les militants étrangers réfugiés, ils n’étaient pas Français, mais mouraient pour la France… c’est-à-dire pour la Liberté et pour que les autres, tous les autres, gardent le droit de vivre. En 1955, le poète lui aussi résistant, Louis Aragon, fait de la dernière lettre de Missak Manouchian à sa femme, un poème à la portée universelle, sous le titre Strophes pour se souvenir. Cette oraison funèbre posthume est notamment remarquable par ce vers admirable : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ». Maintes fois reprise, la chanson est aujourd’hui un classique de la chanson française.

La musique, bouleversante, est composée par Léo Ferré. Seuls un chœur mixte et des timbales guident sa voix dans une ambiance froide. Sommes-nous dans un petit matin frais rassemblés devant les 23 cercueils pour une oraison funèbre ? Ferré déclame le texte plus qu’il ne le chante. La voix vibrante est chargée de l’émotion du chanteur-récitant. Le roulement de tambour qui rompt brutalement la continuité du chant évoque la mise à mort des 23 membres du groupe Manouchian. On entend la colère et l’émotion toutes retenues. Le fait qu’il n’y ait qu’un chœur et peu d’instrumentation, permet de souligner le texte. Reprise de nombreuses fois, la chanson est aujourd’hui un classique de la chanson française.

Paroles de "L'affiche rouge"

Paroles de "L' Affiche rouge"

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prièr' aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vit' onz' ans Vous vous étiez servis simplement de vos armes La mort n'éblouit pas

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