Destination... Paris

Parcours
Publié le 5 juillet 2021

V.
Paris, ville d’accueil ?

"Samba le berger", Wasis Diop, 1998

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Pochette de l'album "Toxu" de Wasis Diop, sorti en 1998.

Qui est Wasis Diop ?

Très jeune, Wasis Diop quitte le Sénégal pour l’Europe et tenter l’aventure artistique. En effet, Il se sera depuis essayé à beaucoup de styles : un groupe d’afro-jazz, une tentative de « reggae-punk »… Différentes collaborations avec des musiciens japonais d’avant-garde, le chanteur jamaïcain Jimmy Cliff, la chanteuse tunisienne Amina. À travers mille rencontres, celui qui n’était pas né d’une famille de griots* a largement enrichi, depuis plus de quarante ans, l’univers de la « World Music ». Compositeur de nombreuses musiques de films, il est aussi un guitariste reconnu et apprécié de tous les musiciens, au-delà des étiquettes.

  • En Afrique de l’Ouest, le griot est un poète et un musicien ambulant qui transmet les histoires. Il s’agit d’une caste, c’est-à-dire qu’on ne devient pas griot, on naît griot car on appartient à une famille de griots.
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photo de la marche solidaire et citoyenne, Paris, 17 juin 2018 (Source : PATRICE PIERROT / CROWDSPARK / AFP)

Contexte : La France et Paris, terres d’immigration

La France l’une des plus anciennes terres d’immigration en Europe. Au XIXème siècle, Allemands, Belges, Italiens, Polonais sont venus travailler, surtout dans les mines et les usines qui avaient besoin de main-d’œuvre. Ensuite, l’immigration s’est largement diversifiée : les nouveaux venus arrivent d’Algérie, de Turquie, du Maroc ou de Roumanie, de Chine ou du Pakistan, et de bien d’autres pays. Paris a toujours été vue comme une ville d’accueil pour des milliers de gens quittant leur pays natal, mais est-ce toujours le cas ? La chanson de Wasis Diop date de 1998 mais reste encore terriblement d’actualité.

Wasis Diop - Samba le berger

4:16

Qu'est ce que "Samba le berger" ?

« Samba est un homme libre. Les bergers sont des voyageurs. Et ce berger-là, s’il décide de laisser son troupeau sur les terres et de partir tout seul, il doit avoir la liberté de suivre son chemin, parce que l’étoile du berger on peut aussi l’admirer dans les cités du monde entier. On peut la voir à New-York, on peut la voir à Paris, on peut la voir partout. Samba est un symbole de la société que nous voulons » affirme Wasis Diop en interview. Ici, il pose cette question : avons-nous encore besoin de frontières ? Cette chanson combine la tradition du chant africain et la modernité des arrangements occidentaux. Le tempo lent donne de la gravité à un texte d’une étonnante habileté.

Paroles de "Samba le berger"

Lyrics "Samba le berger"

Samba, Samba, s'en va en France Samba, le berger (2x) Samba, s'en va en France (2x) Et il fait le ménage (2x), Et il travaille le dimanche. Sans faire de grimace. Tirailleur sénégalais

Camille - Paris

3:46

Enrico Macias - Paris tu m'as pris dans tes bras

3:15

Enrico Macias - Paris tu m'as pris dans tes bras

3:15

« Dans la salle du bar-tabac… » en quelques mots

Sur un rythme punk-folk effréné, François Hadji-Lazaro, le charismatique leader du groupe Pigalle, chante le quotidien nyctalope et dévergondé des habitués du bar-tabac de la rue des Martyrs. Or, en 1990, il n’existe pas de bar-tabac rue des Martyrs. Qu’importe. On s’y voit dans ce rade crasseux et mal famé tant les personnages qui le hantent sont criants de vérité. Après quelques accords d’orgue de barbarie en introduction, les paroles dressent un tableau ultra-réaliste des nuits du 18ème arrondissement au début des années 90. D’une voix rauque et grave, François Hadji-Lazaro donne vie à cette salle de bar-tabac peuplé d’archétypes : le patron pas commode, des voyageurs tristes, des junkies, des parieurs avares, des clochards, des ivrognes, des prostituées, tous et toutes font de ce microcosme un joyeux bordel. Bienvenue à Pigalle l’agité, ce quartier parisien mythique qui s’est désormais policé. Le morceau se réécoute avec délectation. À chaque fois qu’on y retourne, des détails ressortent, des situations se précisent. Sans faire d’anachronisme, cette vraie-fausse salle de bar-tabac pourrait presque sortir d’un des romans naturalistes d’Émile Zola au siècle précédent, à une époque où la misère, le sexe, l’alcool et la drogue n’étaient pas encore rock’n roll.

La chanson rive gauche en quelques mots

La chanson rive gauche est ancrée dans les années 50, lorsque Saint-Germain et le boulevard Saint-Michel, au cœur du Quartier Latin, quartier des universités et des grands et petits éditeurs, étaient les repères cardinaux de saltimbanques et d’intellectuels, la vitrine d’un Paris populaire et engagé dont Juliette Gréco était la cheffe de file. On échangeait alors des textes, utopies politiques et états d’âme dans l’ambiance enfumée des cabarets où se croisaient alors autour d’un verre Jean-Paul Sartre, Léo Ferré, Maurice Fanon mais aussi Miles Davis, le batteur Kenny Clark ou le clarinettiste Sidney Bechet et bien d’autres. Plus bohème et intello que la rive droite, les artistes de la rive gauche chantaient des textes d’une belle plume ; malheur à vous si le vôtre était un peu faible ! Il fallait convaincre un public exigeant avec un accompagnement minime et des paroles qui devaient pour ainsi dire, se suffire à elles-mêmes.
Nombre de celles et ceux devenus des vedettes de la chanson française ont commencé dans ces mêmes cabarets. Aujourd’hui, celui qui se balade côté rive gauche n’en croirait pas ses yeux : les petites scènes de minuit ont laissé leur place à des brasseries chics et des boutiques lisses à faire rêver les touristes… mais donneraient la chair de poule à Jean Ferrat !

"Ma vieille ville" : retrouvailles avec Paris

Son tempo tranquille, le trait de violoncelle puis les guitares acoustiques et la voix alanguie de Catherine Ringer tissent dès la première écoute une ambiance mélancolique inhabituelle dans le répertoire des Rita. Mais tout à fait conforme à l’ambiance générale de Variéty, le bien nommé : variété des styles, musique moins électrique, plus éclectique et apaisée, avec une belle palette de sonorités tirées d’un riche instrumentarium : cordes, mellotron, guitares, mandoline, piano, claviers, saxophone, percussions et variété des thèmes abordés.

“Ma vieille ville” prend l’allure de l’interpellation très affectueuse de la chanteuse à quelqu’un (quelqu’une ?) qui retrouve un Paris riche de souvenirs partagés. La déambulation dans cette (bonne) vieille ville prend l’allure d’une méditation sur le sens de l’existence, comme si fouler à nouveau les bords de Seine participait d’une retrouvaille, voire d’une rémission. Paris toujours la même et pourtant tellement changée depuis le départ de ce revenant ému. Évidemment, comment ne pas penser qu’il puisse s’agir de Fred Chichin, longtemps affaibli par une longue maladie dont on pensait qu’elle était derrière lui, quand un foudroyant cancer en a décidé autrement juste après la sortie de ce disque, le dernier des Rita Mitsouko.

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