Camille Dalmais, mieux connue sous son nom d’artiste, Camille, est née en 1978 à Paris. Camille, c’est une artiste qui s’empare des sons de toutes formes : claquement de talon, frottement d’une feuille, les éclats de son propre corps. Sur scène elle souffle, elle crie et emprunte des traditions musicales riches et diverses : rap, jazz, folk, bossa, soul des années 1970, rock … C’est un véritable tourbillon de sonorités. Elle se fait remarquer avec son album Le Fil qui lui vaudra deux Victoires de la musique. Elle connait une carrière internationale et depuis elle continue de surprendre avec Ilo Veyou en 2011, album plein de joie, dédié à sa fille qui vient de naitre, et Ouï, six ans plus tard, œuvre plus engagée qui lui vaudra de nouvelles distinctions.

« Bubble Lady », tirée de l’album Ilo Veyou sort en 2011. C’est une année qui ressemble à celles qui la précèdent et vont lui succéder : guerres, urgence climatique dans l’indifférence des gouvernants, écarts de richesse de plus en plus insupportables et menace terroriste réelle qui offre un prétexte à des lois qui restreignent les libertés individuelle et collectives. Certes, les Printemps arabes en Afrique du Nord et au Moyen Orient font naître des révolutions inattendues et un grand espoir d’en finir avec la pauvreté, le chômage, la tyrannie et la corruption des gouvernements. Hélas, en Syrie et en Lybie la guerre se répand, tandis que de violentes répression en Egypte et en Turquie étouffent l’espoir. Et le monstre Daech en profite. En France, les années Sarkozy touchent à leur fin, Dominique Strauss-Kahn finit devant les juges pour une affaire de viol et la richissime Madame L’Oréal, Liliane Bettencourt est rattrapée par une accusation de fraude fiscale… On ne prête qu’aux riches… Pendant ce temps-là, la société ne cesse de s’enfoncer dans la crise économique, sociale et politique.

Fermez les yeux, écoutez, sans vous faire éclabousser par une bulle qui éclate : vous voilà entré dans l’univers de Camille. Cette chanson qui suggère le bruit de gouttes d’eau repose sur deux voix : d’abord une voix masculine, celle de Clément Ducol, qui fait office de ligne instrumentale, puisqu’il n’y a pas d’instrument à part la voix dans cette chanson. Puis vient la voix de Camille, jouant sur la lettre « B » de bubble (bulles) et évoquant les clapotis d’un bain avec son jeu de bruits de bouche et une mélodie légère et virevoltante. Pour ce titre Camille fait référence à Bobby McFerrin l’auteur du célèbre « Don’t Worry Be Happy » connu pour sa technique vocale impressionnante. En effet, c’est le parrain du circle song, système où le chanteur fait tourner un motif chanté de base à un groupe de chanteurs disposés en cercle. Cette chanson c’est aussi les petites bulles du nouveau-né de Camille, clin d’œil à sa toute récente maternité.