Bizarre, bizarre…

Parcours
Mis à jour le 16 avril 2019

XV.
Nino Ferrer - Oh! Hé! Hein! Bon! (1966)

Nino Ferrer

Dans les années soixante, un peu comme le Dutronc première manière, il jouait sur des contrastes saisissants : allure fort sage, bien coiffé, élégant, et textes gentiment loufoques. Il avouait une passion pour les musiques électriques, le blues notamment, ce qui le poussa à confier dans une chanson fameuse qu’il “voudrait être noir”. Plus tard, on le retrouva dans un registre plus apaisé, certaines ballades tristes (La maison près de la fontaine, Le Sud) lui valant des succès phénoménaux. On apprit avec tristesse son suicide en 1998… Un peu tard, pour constater qu’au fond cet homme-là avait toujours constitué un mystère.

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Nino Ferrer (2)

Nino Ferrer - Oh ! Hé ! Hein ! Bon !

2:03

Paroles de "Oh ! Hé ! Hein ! Bon !"

Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! Qu'est-c' que j'ai fait de mes clés Mes lunettes et mes papiers Mon veston, mon lorgnon Mon étui d'accordéon Oui je sais je perds tout mais c' que j' veux pas C'est qu'on

Le contexte de "Oh Hé Hein Bon"

La jeunesse rêve à haute voix d’un autre avenir. En 1968 grèves et manifestations secouent la France et le monde… Les jeunes arrivent ! Les Beatles atteignent une popularité inouïe jamais égalée depuis. Dans leur sillage explose la révolution rock et pop (The Rolling Stones, The Who, Jimi Hendrix, Janis Joplin) tandis que la musique noire américaine parle de luttes et d’égalité (James Brown, Marvin Gaye, Sly and The Family Stone). Mais en avril 1968 le pasteur Martin Luther King, principale figure du mouvement noir pour les droits civiques, est assassiné. Le rêve qui culmine au festival Woodstock, commence à pâlir.

La musique de "Oh Hé Hein Bon"

Nino Ferrer est tellement passionné par les musiques noires américaines qu’il invente le rhythm and blues à la française. Cette chanson ne manque pas d’entrain ! La légèreté des paroles s’accorde alors pleinement au tempo solidement appuyé de la batterie et de la basse sur lesquels l’orgue, au son caractéristique, surligne sobrement la mélodie.

Le texte de "Oh ! Hé ! Hein ! Bon !"

Avec « Les cornichons », « Mirza » et le « Téléfon », ce « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! » constitue le quatrième As du carré de tubes barjots qu’aligna Nino Ferrer dans les années soixante. Chaque fois, la même démarche : paroles crétines, tempo appuyé sous forte influence rhythm and blues. Refrain qu’on reprend sans même y penser, même lorsque il sacrifie sur la fin, comme si souvent à l’époque, à la manie du lalala qui trahissait tout de même un rien de paresse. Évidemment, on a du mal à croire que c’est le même qui plus tard enregistrera Le Sud, superbe texte à mille miles de ces facéties de potache.

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