1887, en Allemagne, Emil Berliner invente le premier “disque” et son lecteur, le Gramophone, dont le principe, un disque plat, un sillon et une pointe de lecture qui recueille les “informations” avant de les transmettre au préamplificateur, est aujourd’hui inchangé. De cette invention vont découler une kyrielle de compagnies en Europe et aux Etats-Unis : Pathé, Deutsche Grammophon, Columbia, Angel représentées par le célèbre chien Nipper, écoutant “La voix de son maître”.
Le processus industriel stabilisé, les disques, de qualité médiocre et très brefs, rencontrent toutefois un vif succès et permettent de diffuser la voix des premières stars du disque : le ténor Caruso, la soprano Nellie Melba et bien d’autres. Ces disques tournent à la vitesse de 78 tours par minute et sont faits de laque lourde et fragile. La durée de chaque face est courte : il en faut de nombreuses pour entendre une symphonie de Beethoven. Mais le processus est bien lancé, d’autant plus que le cinéma devient parlant. Parallèlement, la radio s’affranchit à compter de 1910 de ses seuls usages militaires et devient un moyen très partagé de diffusion de l’information, des connaissances et de la musique. Elle devient autoradio dès 1922.

Toutefois, l’enregistrement n’est pas vraiment au point, aussi les stations de radio consacrent-elles de larges plages à la musique en direct, chacune ayant son orchestre à demeure, les artistes venant y pousser la chansonnette. L’invention en Allemagne dans les années 30 de l’enregistrement magnétique est une avancée considérable, mais l’heure n’est pas à une exploitation industrielle massive. Les appareils de lecture, gros gramophones dotés d’un pavillon encombrant, continuent de trôner dans les domiciles… Une nouvelle étape est nécessaire.