Clint Eastwood

Morceau

2001

« Clint Eastwood » : aux racines du succès de Gorillaz

Clint Eastwood n’est pas qu’un acteur et réalisateur légendaire. C’est aussi le titre du morceau qui a révélé au grand jour le groupe virtuel Gorillaz. Gorillaz, ces quatre avatars fictionnels nés de l’esprit de Damon Albarn, musicien et Jamie Hewlett, dessinateur.

Ce titre, sur l’album Gorillaz, lance la carrière de la formation mystérieuse qui, encore aujourd’hui, impressionne et fascine. En 2001, quand la chanson sort, elle ne ressemble à rien de connu. À l’ère de la télévision et du règne des dessins animés, « Clint Eastwood » fait sensation. Des personnages animés oui, mais bien loin d’être destinés aux cours de récré. Un rire démoniaque ouvre le clip et le titre embraye sur une rythmique traînante au parfum reggae, issue d’un sample piqué sur un instrument pour enfants. La (fausse) guitariste Noodle et le bassiste Murdoc, puis le chanteur 2-D qui pose un texte perché, un peu fou et totalement désabusé nous livrent sur une prosodie nonchalante un refrain qui reste bien en tête. Mais aussi, et surtout, un rap, assuré par différents artistes en live : Del the Funky Homosapien, Phil Cypher, Snoop Dogg, ou même des rappeurs locaux lors de tournées.

Avec « Clint Eastwood », qui s’inscrit dans une veine trip-hop, hip-hop alternatif, underground et planant, Gorillaz signe un texte énigmatique et déroutant, à la fois résigné et plein d’espoir, au riche imaginaire fantasmagorique. L’imaginaire d’horreur est justement retranscrit dans le clip à l’ambiance sombre et à l’imagerie lugubre. 2-D porte un tee-shirt en référence au jeu vidéo d’horreur Resident Evil. Le groupe est surpris par un fantôme, rappeur sur les couplets, mais aussi par une armée de gorilles zombies qui sortent de terre, au milieu de stèles et de pierres tombales. Le scénario n’est pas sans évoquer le clip de « Thriller » de Michael Jackson : la scène des gorilles dansant la chorégraphie mythique constitue une référence claire.

Avec ce morceau, Gorillaz séduit par son audace musicale mais aussi son inventivité visuelle et scénaristique. Justes prémices d’une carrière à l’avant-garde.

Par Aleksien Méry. Crédits photo vignette : pochette du single, Parlophone EMI 2001 illlustration James Hewlett

Playlist

Gorillaz - Clint Eastwood

4:35

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