XTREM

Sorti en 2022 au cœur de la campagne pour les élections présidentielles françaises, « XTREM », le brûlot rap d’Eesah Yasuke résonne comme une prise de conscience. La rappeuse roubaisienne exhorte le peuple à se réveiller et à se dresser contre la montée de l’extrême droite et des idées fascistes nauséabondes du candidat Éric Zemmour. Les paroles sont cinglantes. Le beat rappelle le rythme des pas déterminés de manifestants ou de soldats, on vous laisse juge.
« Pas de justice, pas de paix » crache Eesah Yasuke, rappelant au passage le slogan des manifestations contre les violences policières et le racisme qui ont rythmé ces dernières années. Le climat social et politique du début des années 2020 est, en effet, explosif. Les luttes se font sociétales : #metoo, Black Lives Matter, Marche pour le climat, soutien aux migrants… En même temps, les partis politiques d’extrême droite n’en finissent pas d’étendre leur influence jusqu’à ce qu’un éditorialiste radical se présente aux élections et affolent les médias.
Eric Zemmour, car c’est bien lui, ne passera pas mais aura bien fait parler de lui tout au long de la campagne électorale. Le clip animé de « XTREM » le caricature et parodie les bandeaux d’une fameuse chaîne d’info en continu, critiquée pour diffuser des informations approximatives, vite consommées et sans nuance : CNEWS. Représentée par un personnage de samouraï noir, Eesah Yasuke part à l’assaut de la « bête immonde » et espère être suivie.
« XTREM » se conclue sur la voix caverneuse de Jacques Brel qui fustige la bêtise humaine. Chanson-manifeste crépusculaire, « XTREM » est avant tout un appel à résister.