Raï

Style

Le raï, une définition

Genre populaire né dans la région d’Oran, le raï est hérité de l’art poétique bédouin et se chantait déjà au début du 20e siècle. Le mot raï renvoie aux notions d’opinion. Le raï rural traditionnel, accompagné par la gasba et le guellal, revêt une forme de poésie sérieuse et une autre érotique, lyrique et populaire interprétée dans les cafés, les souks et les maisons de tolérance. Contrairement à poésie arabe en général, ce raï dépeint les sentiments, le désir ou les conflits sociaux dans un langage direct. Cheikha Rimitti (1923-2006) a été lune des représentantes les plus emblématiques de cet art traditionnel.

Dès les années 1930-40, les grands noms du style moderne oranais (‘asri) — Belaoui El Houari, Ahmed Saber, Ahmed Wahbi —, influencés par la musique égyptienne, introduisent le oud, le kamenja et la derbouka dans la musique bédouine. Belkacem Bouteldja y intègre l’accordéon en 1950. Avec les années ‘60 et l’accession de l’Algérie à l’indépendance, le jazz, la pop et les musiques latino-américaines déferlent sur le Maghreb. Le trompettiste Messaoud Bellemou, qui joue ces styles, a l’idée de remplacer la gasba du raï par la trompette. Une nouvelle génération va se former à son école. Ses plus belles voix sont celles de Chaba Fadela, Cheb Khaled, Cheb Sahraoui, Chaba Zahouania, etc. Hantées par les préoccupations de l’adolescence, fascinée par tous les attributs de la modernité, ces artistes vont porter les fantasmes de transgression des règles imposées par une société maghrébine musulmane assez coincée. Sexualité débridée avant et en dehors du mariage, abus d’alcool, vitesse en voiture, griseries en tous genres seront les thèmes de leurs chansons.

Le raï des cheb et des chaba, qui déferle avec les années 1980, est pour la société algérienne un choc comparable à l’explosion du rock en Europe. Les clés de cette révolution musicale sont : le synthétiseur, la boîte à rythmes et la cassette audio. Après avoir conquis l’Algérie, la jeune scène raï séduit la France, à partir du festival de raï de Bobigny en 1986. Dans les années 1990, le raï devient la cible des intégristes algériens. Les assassinats successifs de la star du raï-love Cheb Hasni (29-09-1994) et du célèbre producteur Rachid Baba-Ahmed (15-02-1995), entraîne les artistes à fuir leur pays pour la France. Le raï part alors à la conquête du monde et les carrières de Khaled ou Cheb Mami deviennent internationales.

Les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington vont mettre un coup d’arrêt terrible à la diffusion du raï dans les pays occidentaux. Au milieu des années 2000 apparaît le Raï’n’B, nouvelle tendance où les talents des jeunes pointures du raï sont mixés avec ceux du R’n’B et du Hip-Hop oriental. Ce mouvement ne cessera de s’affirmer dans les années suivantes.

Playlist

« Aïcha » par Khaled, 1996

4:23

Chaba Zahouania & Cheb Khaled - El Baraka

4:55

لسود مقروني فرقة التراث بالشريعة تبسة

5:19

Folklore Chaoui avec gasba

6:35

« Leila » par Acid Arab et Sofiane Saidi, 2023

4:43

« Didi » par Khaled, 1992

3:26

« Aïcha » par Khaled, Rachid Taha & Faudel (1,2,3 Soleils) en live à Bercy, 1998

6:52

« Leila » (Behind The Scenes) par Acid Arab et Sofiane Saidi, 2023

5:46

« Tonton du Bled », 113, 1999

3:43

« Abdel Kader » par 1,2,3 soleil (Cheb Khaled, Faudel, Rachid Taha), 1998

5:08

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