Radio Caroline

Thème

1964

Radio Caroline, la liberté en étendard

Dans les années 1960, le raz-de-marée pop-rock est indéniable, et des groupes comme les Beatles déchaînent les foules. Mais au Royaume-Uni, la BBC, la plus grosse station de radio du pays, fait la sourde oreille et ne dédie que quelques heures d’antenne par semaine à ce nouveau phénomène. Ronan O’Rahilly, un homme d’affaire irlandais qui vient de créer son label, en a assez de se voir recalé par le mastodonte radiophonique, qui refuse de diffuser ses artistes ; assez du monopole d’État sur les ondes.

Qu’à cela ne tienne, il achète un vieux bateau, l’équipe d’émetteurs radio et l’envoie dans les eaux internationales de la mer du Nord, au large de la Grande-Bretagne. Là, la nouvelle radio pirate se prépare : le 29 mars 1964, Radio Caroline émet pour la première fois. Au programme, tout ce qui ne passe pas sur la BBC, Beatles et Rolling Stones en tête. Le succès est fulgurant : 7 millions d’auditeurs durant les trois premières semaines dans tout le pays, 39 millions l’année suivante. Tout de suite, Radio Caroline s’attire les foudres des autorités, qui tentent d’intimider l’équipe, sans succès dans un premier temps. Et en 1967, une loi interdit les radios pirates. Privée de ses revenus publicitaires, Radio Caroline tente de résister, mais finit par arrêter sa diffusion.

En 1972, Radio Caroline renaît de ses cendres, au large des Pays-Bas, sur le Mi Amigo ; mais huit ans plus tard, délabré par les éléments, le bateau coule avec tout son matériel, et l’équipage est arrêté sur la terre ferme. Nouvelle tentative entre 1983 et 1989 sur le bateau Ross Revenge, que les autorités finissent par envahir. Tout est détruit ou saisi. C’est la fin de l’aventure en mer de la radio pirate. Dans les années 1990, Radio Caroline, toujours basée sur son dernier bateau, le Ross Revenge, mais amarrée et assagie, devient une webradio, également disponible via satellite ; elle obtient de nouveau le droit d’émettre sur les ondes en 2017.

Si aujourd’hui Radio Caroline a perdu une part de son identité, elle reste un des acteurs clé de cette époque et de la volonté de défendre la liberté musicale.

Par Aleksien Méry

Playlist

« Can’t Buy Me Love » par The Beatles, 1964

2:15

« Not Fade Away » par The Rolling Stones, 1964 (reprise de Buddy Holly et The Crickets)

5:08

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