Nina Hagen

Icône punk et new wave provocatrice, féministe à la voix hors-norme, Nina Hagen est une artiste inclassable et inoubliable. Née dans une famille d’artistes de Berlin-Est (RDA) en 1955. Elle se construit entre culture légitime et contre-culture, détournement des codes et goût prononcé de la provocation.
En 1972, elle quitte l’école, intègre son premier groupe où elle reprend les tubes Tina Turner et Janis Joplin. Expulsée d’Allemagne de l’Est, en 1976 pour « attitude antisociale » dans la foulée de son beau-père, le chanteur Wolf Biermann, la jeune femme se rend en Angleterre, en plein âge d’or du punk. Elle y côtoie les Sex Pistols et les filles furieuses de The Slits, puis retourne Berlin fonder le Nina Hagen Band. Son premier album marque la naissance d’un phénomène. « Frau Hagen » emprunte à tous les styles avec sa voix incroyablement expressive et rauque au registre vaste : new wave, disco, métal, pop cabaret mais aussi jazz et bien sûr l’opéra. Sa musique et ses performances sont un étendard pour la liberté sexuelle, l’indépendance de la femme et le droit à l’avortement. Elle fonde même un parti politique : le Groupe des Féministes Extrémistes. Dans la lignée des féministes pro-sexe des années 80, Nina Hagen s’improvise sexologue, le temps d’un cours de masturbation à la télévision autrichienne où elle parle plaisir féminin. Cette apparition télévisée fera scandale, tant les gestes et les mots sont explicites !
Nina Hagen se vit comme une hippie punk qui s’insurge « avec passion et résolution contre la bêtise galopante des normes ».
Son look flamboyant est détonnant : latex façon bondage, maquillage glam à la Rocky Horror Picture Show (film musical culte sorti en 1975), cheveux colorés, figure grimaçante et gestuelle maniérée. Elle s’est récemment associée au pape du funk George Clinton, pour un dub militant, « Unity », dans lequel elle rend hommage au mouvement Black Lives Matter. Une vraie diva punk, intemporelle et époustouflante !