Artiste
La Nouvelle-Orléans, États-Unis
Peu d’artistes ont eu sur leur art autant d’influence que Louis Armstrong sur le jazz. Armstrong naît au début du siècle précédent en Louisiane, dans le Sud américain profond, encore torturé par la ségrégation et le racisme. Né dans la pauvreté, entre un père absent et une mère fille de joie, il est élevé par sa grand-mère, marquée par son passé d’esclave, avant de finir en foyer pour petits délinquants.
C’est là que naît sa fibre musicale : il apprend à jouer du cornet, instrument cousin de la trompette. À sa sortie, il fait ses armes dans des cabarets malfamés puis intègre un orchestre de croisière. Sa carrière débute véritablement quand il migre en 1922 à Chicago pour jouer dans le Creole Jazz Band de Joe King Oliver. Il passe de brass band en brass band, et enregistre ses disques en parallèle. En 1928, il signe le chef-d’œuvre « West End Blues », dont l’introduction virtuose est un classique pour tout jazzeux. Virtuosité perdue quand il se rompt un muscle de la lèvre, et qu’il ne retrouvera jamais vraiment. Pourtant, à partir des années 1940 et pour trois décennies, Armstrong donne sans répit plus de 300 concerts par an et enchaîne les tubes, notamment son hit le plus vendu « Hello, Dolly ! ».
Trompettiste et improvisateur de talent, il marque aussi l’histoire de sa voix caractéristique, au grain si particulier. Il popularise un nouveau style vocal, le scat, basé sur l’improvisation et les onomatopées, comme on l’entend dans « Heebie Jeebies ».
Il fit du jazz une musique populaire et universelle. Grâce à lui, la trompette devient un instrument soliste de jazz. Charismatique bête de scène, jusqu’à sa mort en 1971, sa personnalité participe aussi du mythe Armstrong. Ses prises de position publiques en faveur des Noirs dans l’Amérique ségrégationniste sont rares, au grand dam des militants : pourtant en privé, il finançait grandement le mouvement des droits civiques de Martin Luther King. Quoi qu’il en soit, sa carrière est parfaitement résumée par cette phrase de Miles Davis, trompettiste de jazz américain :
Dès qu'on souffle dans un instrument, on sait qu'on ne pourra rien en sortir que Louis n'ait déjà fait.Louis Armstrong par Miles Davis
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