L'Internationale

Morceau

1871

"L'Internationale" en quelques mots

Voici sans doute la chanson la plus célèbre et la plus chantée au monde. Ecrite en 1871, par Eugène Pottier un communard qui échappe de peu au massacre organisé par Adophe Thiers et ses Versaillais, elle trouvera son air quelques années plus tard à Lille grâce à Pierre Degeyter, musicien militant socialiste belge.
L’Internationale est le chant du mouvement ouvrier, le chant des opprimés. Elle porte l’espoir de la révolution sociale, celle par laquelle le monde changera de base, débarrassé de la domination capitaliste caractérisée par Karl Marx et l’Association Internationale des Travailleurs, ou Première Internationale, dès 1864. En 1888, elle est adoptée par le congrès fondateur de la Seconde Internationale et commence à se répandre dans le monde au gré des luttes sociales et des combats émancipateurs des organisations ouvrières. Son texte très combatif fait œuvre de pédagogie, à une époque où la transmission orale primait sur l’écrit et quand les chorales abritaient des réunions clandestines. Avec ses allures de bréviaire du militant ouvrier, elle figurait au répertoire des chorales ouvrières parmi bien d’autres chants tels La Marseillaise bien sûr, La Carmagnole, Le Chant des ouvriers Le Chant des prolétaires composé en 1879 par le poète ouvrier Achille Le Roy, La Carmagnole du Parti ouvrier rédigé par Jules Guesde en 1882 et bien d’autres. En 1920, jusqu’en 1944, elle sera l’hymne officiel de l’Union Soviétique. L’éclat de la Révolution bolchévique d’octobre 1917 la propulse aux quatre coins du monde. Traduite en de très nombreuses langues elle devient au fil du siècle dont elle a épousé les espoirs et les dramatiques désillusions, un chant universellement connu, souvent interdit mais toujours chanté.
A coup sûr, Pottier avait en tête La Marseillaise quand il en ecrivit les six couplets, dont la découpe semble inspirée. Et quelles mélodies bruissaient dans celle de Degeyter ? Peut-être bien la seconde sonate pour clarinette (ou alto) de Brahms qui offre quelques similitudes. Une chose est sûre la richesse harmonique du morceau offre un bel écrin à son propos. Cela a sans doute contribué à son extraordinaire universalisme.
Les versions sont nombreuses et diverses. De nombreuses chorales en ont fait des interprétations remarquables. L’immense Marc Ogeret en a fait une interprétation martiale, tandis que le pianiste de jazz Giovanni Mirabassi en fait, lui, un morceau d’une étonnante fluidité. Bien sûr on a en tête les versions ENORMES des Chœurs de l’Armée Rouge, on connait moins celles de musiciens anglo saxon, tel Billy Bragg, un des acteurs éclairés de la new wave britannique des années 80, celle qui se mobilisait contre Margaret Thatcher. Bref, l’Internationale appartient à celles et ceux qui ont envie de la chanter pour protester, défendre, espérer, en manif, poing levé, à bout de souffle.

Playlist

L'Internationale de Marc Ogeret

6:19

Chanson Plus Bifluorée, en a fait une version teintée d’humour

3:32

L’indispensable François Béranger en fit une version en forme de commentaire militant

3:24

Billy Bragg la chante en public et a capella à Toronto (Canada

5:01

Preuve de son caractère international, en voici une version japonaise

2:54

La seconde sonate pour clarinette (ou alto) de Brahms

21:06

La version peine de grâce et émouvante du pianiste de jazz Giovanni Mirabassi

4:26

Et bien entendu, la version en russe par un choeur surpuissant de rigueur

3:58

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