Heart of Glass

Morceau

1978

« Heart of Glass » : Blonde atomique

La chic et choc décennie 70 touche à sa fin alors que Blondie le groupe de punk rock new-yorkais mené par l’iconique Debbie Harry s’apprête à sortir un morceau qui marquera des centaines de milliers de jeunes à travers le monde. L’époque est au développement des mouvements féministes qui réclament la libération des mœurs, le droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse. Les femmes savent ce qu’elles veulent et tentent de le faire savoir haut et fort. En 1978, Blondie est un OVNI sur la scène punk et rock. Mené par la chanteuse Debbie Harry (une rareté) qui n’hésite pas à mettre en avant ses attributs, le groupe existe depuis trois ans et c’est « Heart of Glass » qui le fera sortir de la confidentialité. Le morceau est écrit et composé par Harry. La diva punk blonde platine à la voix suraiguë a un message à faire passer aux femmes : larguez vos mecs si ceux sont des sales types qui vous méritent pas ! « Heart of Glass », c’est l’histoire d’une relation amoureuse d’abord éclatante (« was a gas » = « c’est de la bombe ») puis carrément décevante. Le tout sur une mélodie disco et pop portée par une boîte à rythme bien sentie.

« Heart of Glass » se classe n°1 du BillBoard 100, classement hebdomadaire des chansons les plus populaires aux Etats-Unis. La popularité de Blondie devient planétaire. Mais ce succès ne plaît pas à tout le monde. Comme bien souvent, les fans de la première heure hurlent au sacrilège ! Passer de l’énergie radicale punk au bonbon disco ? Quelle faute de goût ! Le disco. Objet de toutes les disputes entre mélomanes dans les années 70. Cette esthétique nait dans les clubs gay afro-américains, pour devenir rapidement hyper tendance et donc rentable, comme l’atteste le succès foudroyant du film La fièvre du samedi soir avec John Travolta en 1977. L’industrie du disque exploite le filon jusqu’à épuisement. Le marché grand public submergé de disco sature, au point d’entraîner le déclin commercial du style. C’est à cette époque, qu’un grand mouvement de ras-le-bol se rallie sous le slogan « Disco Sucks » (« le disco, ça craint » en français). Un gigantesque autodafé de vinyles de disco sera même organisé le 12 juillet 1979 dans un stade de baseball à Chicago. Cet événement d’un goût douteux portera un nom coup de poing : The Disco Demolition Night.

Qu’à cela ne tienne ! Blondie continue de s’éclater sur scène, attirant un public toujours plus large et les puristes du punk se renfrognent dans « l’underground ». Ainsi, « Heart of Glass » en plus d’être considéré comme un des plus grands hits de la fin des années 70, hymne d’émancipation pour toute une génération de femmes, peut être considéré comme un appel assumé à l’ouverture et à l’éclectisme. Qu’importe le flacon tant qu’on a l’esprit punk !

Paroles de « Heart of Glass »

Once I had a love and it was a gas Soon turned out had a heart of glass Seemed like the real thing, only to find Mucho mistrust, love's gone behind Once I had a love and it was divine Soon

J’en avais marre d’entendre des femmes chanter leurs blessures d’amour. Alors je me suis dit : « écoutez les filles : sachez qu’on est nombreuses à plaquer les mecs. »Debbie Harry se livre dans le magazine anglais Q à propos de « Heart of Glass »
Par Maxime Cébille. Crédit photo vignette : Le 24 juin 2022 la Cour suprême annule l’arrêt Roe vs Wade de 1973 qui garantissait le droit à l’avortement aux USA. Source : www.ladiplomatie.fr

Playlist

« Heart of Glass » par Blondie, 1978

3:43

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