Englishman In New York

Morceau

1987

« Englishman In New York » : d’un gentleman à un autre

Issu de …Nothing Like the Sun, second album solo de Sting après son départ de Police, “Englishman In New York” est un pari pour l’artiste qui fait cavalier seul après la séparation du groupe pop rock superstar des années 80.

Au terme d’une orchestration jazzy, Manu Katché réveille avec un solo de batterie péchu. Le groove s’installe, sucré, porté par le saxo virtuose de Branford Marsalis. Sting y pose une voix légèrement rauque et puissante, soutenue, au refrain, par des choeurs d’une redoutable efficacité. Pourtant, le morceau ne prend pas immédiatement. Ce n’est qu’en 1990, grâce au remix sauce breakbeat du DJ Ben Liebrand, que la chanson acquiert enfin ses lettres de noblesse.

“Englishman In New York” est un hommage de Sting à Quentin Crisp, écrivain et icône gay britannique, un véritable monument en Angleterre. Né en 1908 et mort en 1999, ce dandy exubérant est tombé amoureux de la ville américaine en 1978 et quitta son île natal pour s’y installer en 1981. Les paroles sonnent comme une ode aux petites habitudes british, d’autant plus fortes quand on est loin de chez soi, mais aussi comme un appel à l’autodétermination et à l’émancipation. C’est tout en délicatesse et en courtoisie que Sting salue cet homme maniéré, excentrique, de nombreuses fois humilié et agressé, mais fier et affirmé. Un “alien”, tant de part sa personnalité que par son statut d’immigré.

Le clip d’un élégant noir et blanc est signé du réalisateur David Fincher. Évidemment tourné à New York, Sting y déambule dans les rues enneigées de la Grande Pomme où il croise la figure apaisée de celui qui aime se décrire comme une “fée à la retraite”.

Avec “Englishman In New York”, Sting propose une jolie friandise mariant la sophistication anglaise avec l’ambiance jazzy enfumée de New York. Désormais lorsque vous entendrez ce tube, ayez une pensée amicale pour toutes les personnalités chatoyantes et bizarres qui peuplent nos vies.

I became one of the stately homos of England – Je suis devenu l’un des homos historiques de l’Angleterre.Quentin Crisp, The Naked Civil Servant, 1968. Source : quotepark.com

Paroles de « Englishman In New York »

I don't drink coffee, I take tea, my dear I like my toast done on one side And you can hear it in my accent when I talk I'm an Englishman in New York See me walking down Fifth Avenue A walking

Par Aleksien Méry. Crédits photo vignette : Portrait de Quentin Crisp - theescapepod.wordpress.com

Playlist

« Englishman In New York » par Sting, 1987

4:27

« Englishman In New York » par Sting, live au Bataclan, 2016

5:18

« Englishman In New York » de Sting par DJ Ben Liebrand, 1990

6:05

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