Morceau
En 1968, lorsque Françoise Hardy sort sa chanson “Comment te dire adieu”, elle s’inscrit dans la dynamique de la chanson française de l’époque qui dialogue activement avec le monde anglo-saxon. Cette musique est adaptée de “It Hurts to Say Goodbye” interprétée par Margaret Whiting et diffusée deux ans auparavant. La version française est le fruit de la collaboration entre Françoise Hardy et Serge Gainsbourg qui signe les paroles.
Le parolier, réputé pour sa plume osée, vient de se séparer de Brigitte Bardot. Il propose un texte sur le sujet, et se plaît à jouer de nombreuses fois le suffixe “ex” pour aborder les affres d’une séparation amoureuse inévitable mais sans cesse repoussée. Cette difficulté à quitter l’autre, associée à une musique enjouée, contribue aux succès de cette chanson pleine de non-dits : tout le monde voit bien que la rupture est sur le point d’être consommée et le public ne peut que ressentir cette douloureuse hésitation chantée par Françoise Hardy.
L’arrangement est typique de la pop du moment : trompettes doublant la voix, piano en relation avec la basse, guitare en contre temps, violons pour accompagner les moments parlés. Le mixage met en avant la voix douce et soufflée de Françoise Hardy, qui ne cesse de se dérober, et donne un aspect plus sensuel au morceau.
Le morceau donne son nom à l’album qui sort la même année. A sa sortie, “Comment te dire adieu” est un succès et se classe en tête des ventes en France et atteint la troisième place en Belgique francophone. Son succès amène Françoise Hardy à enregistrer une version en allemand (“Was mach’ ich ohne dich”) et en italien (“Il pretesto”). Les deux versions appuient toujours sur le suffixe “ex”. Les décennies suivantes, des reprises, parmi lesquelles celle de Jimmy Somerville et June Miles-Kingston en 1989 et de Jane Birkin en 1996 sur un arrangement de Goran Bregović, ne font que renforcer l’extraordinaire modernité de la chanson. “Comment te dire adieu” est intemporelle par sa qualité mélodique et la justesse de son regard sur l’amour malheureux.
Sous aucun prétexte, je ne veux Avoir de réflexe malheureux Il faut que tu m'expliques un peu mieux Comment te dire adieu Mon cœur de silex, vite prend feu Ton cœur de pyrex, résiste au…
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