Amália Rodrigues

Amália Rodrigues est une chanteuse de fado, ou plutôt la « Rainha do Fado » (la reine du fado). C’est la première fadista à diffuser cette musique et la culture portugaise au-delà des frontières de son pays.

Née en 1920, Amália, de son nom complet Amália da Piedade Rebordão Rodrigues, a grandi à Lisbonne, loin de ses parents partis travailler à la campagne. C’est auprès d’eux qu’elle a timidement commencé à chanter sans jamais envisager de carrière musicale. Issue d’une famille pauvre, elle est allée à l’école mais à commencer à travailler à l’âge de 12 ans. Broder, emballer des gâteaux, vendre des fruits, tel a été son quotidien pendant deux ans. Elle participe à un concours de chant (pratique très mal vue à l’époque) et malgré son talent évident, elle refuse de donner une chance à la carrière qu’on lui propose.

Après des mariages ratés et des tentatives de suicide, c’est un peu malgré elle que son talent finit par la mener au succès. Des poètes lui offrent des textes, les théâtres lui ouvrent grand leurs portes. Amália Rodrigues se retrouve ainsi sous les projecteurs, à faire ce qu’elle fait de mieux : chanter à en pleurer, sans rien attendre en retour. Un jour, avant d’entrer sur scène, Amália a déclaré ne rien avoir à se mettre sur le dos et a pris un châle noir pour se couvrir. La tradition du vêtement noir des chanteurs de fado était née.
Sa notoriété devient internationale durant la période 1950-1970, mais ses liens assez troubles avec le régime du dictateur Salazar lui valent un retrait de la scène pendant une dizaine d’années après la révolution des Œillets de 1974.

Au cours de sa carrière, elle chante essentiellement en portugais, sa langue maternelle, mais aussi en espagnol, en italien, en anglais et en français. Elle a eu l’occasion de se produire dans les plus grandes salles du monde, dont l’Olympia à Paris.