Un Monde de Musiques

Parcours
Mis à jour le 8 juillet 2019

II.
Joséphine Baker - J'ai deux amours (1953)

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Le label du disque J'ai deux amours

Le contexte de "J'ai deux amours"

De la fin de la première guerre mondiale au krach boursier de 1929, ce sont « Les Années folles », années insouciantes aux accents du jazz arrivé avec les soldats américains. Dadaïsme, cubisme, surréalisme sont les mouvements artistiques à la mode, de quoi impressionner la jeune Joséphine Baker, danseuse brillante, née dans le Missouri en 1905 et arrivée en France, un peu par accident à l’âge de 20 ans. Avec ses cohortes de peintres, de romanciers, de poètes, de photographes, de musiciens, de sculpteurs, de danseurs, de cinéastes venus de partout, Paris bouillonne, Paris est une fête ! Mais pas pour tous…

L’Exposition coloniale internationale de 1931 à la Porte Dorée, dont le slogan est « Le tour du monde en un jour », exhibe les richesses de la puissance coloniale française (Afrique, Indochine, DOM-TOM…) et humilie les « indigènes » dans d’ignobles zoos humains. Elle sera la vedette de la « Revue Nègre », qui paradoxalement contribuera à modifier le regard souvent ignorant et raciste des français. Pendant la seconde guerre mondiale elle s’engagera dans la Résistance.

Joséphine Baker, une icône pleine d'audace

Née en 1906 à Saint Louis aux États-Unis, Joséphine Baker est la première star noire au monde. Débarquée à Paris pour jouer dans la fameuse « Revue Nègre » (dans laquelle joue le grand clarinettiste Sydney Bechet), elle tombe amoureuse de Paris, devient l’égérie des artistes et intellectuels et introduit un style jazz qui fait fureur. Immense figure du Paris des « Années folles», Joséphine Baker acquiert la nationalité française en 1937. Symbole ambigu de la France coloniale, elle s’engagea sans hésiter dans la Résistance française et dans la lutte pour les droits civiques des Noirs américains aux côtés de Martin Luther King. En 2021, Joséphine Baker est la 6ème femme à faire son entrée au Panthéon. Des honneurs de son pays de coeur qu’elle aurait sûrement goûté avec délice !

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Joséphine Baker

La musique de "J'ai deux amours"

La chanson est composée par Vincent Scotto prolifique et célèbre compositeur marseillais d’opérettes. L’ enregistrement des années 1930 fait grésiller la voix soprano de Joséphine Baker accompagnée d’un orchestre de music-hall où les cordes se mêlent au piano et à la clarinette. Sur une mélodie langoureuse, l’accent américain de l’icône noire des Années Folles renforce la tonalité exotique du morceau qui prend des allures comiques lorsque pointent dans la voix de Joséphine Baker la gouaille et le roulement de « r » typiquement parisien. Cette chanson connut un tel succès qu’elle se classe aujourd’hui au rang de classique.

Joséphine Baker - J'ai deux amours (Live)

2:39

Le texte de "J'ai deux amours"

Écrite pour Joséphine Baker par Géo Koger et Henri Varna, deux grands paroliers du music-hall, cette chanson dit le désir de quitter son pays pour les rives d’une cité enchantée, Paris la grande, Paris la belle, Paris qui ensorcelle ! Mais on sent un léger pincement au coeur car partir n’est jamais simple ! Non sans arrières pensées : Paris est alors le centre d’un empire colonial et l’évocation de la savane dessine une image bien conforme du « nègre » ou du « sauvage », comme on le disait alors.

Joséphine Baker - J'ai deux amours

3:21

Paroles de "J'ai deux amours"

Là-bas sous le ciel clair Il existe une cité Au séjour enchanté Et sous les grands arbres noirs Chaque soir Vers elle s'en va tout mon espoir J'ai deux amours Mon pays et Paris Par eux

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