Belles Z'et Beaux

Parcours
Mis à jour le 16 avril 2019

Belles Z'et Beaux

“Nous entrons dans une salle, où nous voyons […] une jeune fille toute fondante en larmes, la plus belle, et la plus touchante qu’on puisse jamais voir. Une autre aurait paru effroyable en l’état où elle était ; car elle n’avait pour habillement qu’une méchante petite jupe, avec des brassières de nuit qui étaient de simple futaine ; et sa coiffure était une cornette jaune, retroussée au haut de sa tête, qui laissait tomber en désordre ses cheveux sur ses épaules ; et cependant faite comme cela, elle brillait de mille attraits, et ce n’était qu’agréments et que charmes, que toute sa personne.”

Molière, “Les Fourberies de Scapin”, Acte I, Scène 1.

Quelques mots bien troussés… et Molière a tout dit : depuis la nuit des temps, la beauté relève d’une magie. Notre jugement, le regard que nous portons sur les êtres, compte autant que leur allure véritable, leur manière de se présenter.

Chacun se voudrait belle, beau. Mais aujourd’hui, comme hier ou comme il y a quarante ans, ce désir s’exprime par deux envies également urgentes, tout aussi importantes.

D’un côté on rêve, plus ou moins, de ressembler aux modèles de beauté qui occupent le devant de la scène, à la télé, dans le journaux, les publicités. S’approprier la fière allure d’une star de l’écran ou de la chanson, d’un pro du foot, d’une top-modèle, tous ces héros qui réussissent et affichent un look impeccable, un aplomb à toute épreuve… Quel meilleur moyen de s’affirmer, d’exister… De séduire, éventuellement ?

Mais dans le même temps, chacun veut apprendre à devenir lui-même et à le devenir vraiment. On veut pouvoir se reconnaître dans la glace, n’est-ce pas ? On a son tempérament, sa vraie personnalité dans ses bons comme ses mauvais aspects et on ressent le besoin d’être apprécié pour ce que l’on est. on veut s’affirmer.

Il est rassurant de se sentir pareil aux autres. On s’habille à l’identique, on affiche les mêmes marques, de la casquette aux lacets de chaussure, on utilise les mêmes codes de langages, les mêmes attitudes.

Oui mais parfois, suivre encore et toujours me mouvement peut aussi devenir insupportable. On se sent comme le mouton. On voudrait sortir du lot. Jouer sa carte, S’afficher au naturel.

C’est exactement pareil lorsqu’on regarde “l’Autre”, celui ou celle qu’on admire ou que l’on convoite plus ou moins secrètement. Sa beauté est-elle éclatante, discrète, agressive ? Intérieure, morale, invisible ? Fragile, insolente, puissante? Suis-je seul(e) à la voir ? Est-elle belle, est-il beau pour moi seulement… ou pour tous les autres, avec qui je risque alors d’entrer en rivalité ?

La beauté nous rend-elle plus inaccessible, plus intelligent, plus apte à réussir dans le monde ? Plus heureux, plu joyeux ? Plus authentique ?

Toutes ces questions personnelles, secrètes, intimes, ont un jour été traduites en chansons. Il y a les pudiques et les directes, les conventionnelles et les étonnantes. Certaines donnent à réfléchir, d’autres à sourire. Sur tous les tons, ironie, poésie, déclaration d’amour, tendresse, érotisme, sérénité, angoisse, tous les auteurs chérissent cet inépuisable sujet d’émerveillement : MOI, l’AUTRE, dans son mystère et sa richesse, sa plénitude et ses doutes, ses forces et fragilités.

Dans ce parcours, quelques chansons parlent de ces préoccupations dans des styles différents. La beauté y apparaît sous mille visages, à vous de les imaginer…

Zebrock vous invite à écouter, à apprécier, à critiquer. À imaginer, à inventer, à parodier. À vous demander aussi: belle, beau… AU FOND, QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE?
Pour moi, pour elle, pour lui ? Pour nous, pour les autres ?

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Belles Z'et Beaux

I.
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Les chansons de "Belles Z'et Beaux"

LES ANNÉES 50 & 60
Juliette Gréco - Si tu t’imagines (1947)
Édith Piaf - T’es beau tu sais ? (1959)
Double Six - Tickle-Toe (Le racket et les balles) (1960)
Philippe Léotard - Saturne (1964)
Serge Gainsbourg - Initiales B.B (1968)
Georges Brassens - Rien à jeter (1969)
Georges Moustaki - Le métèque (1969)
Léo Ferré - L’idole (1969)

LES ANNÉES 70 & 80
Alain Souchon - Allô maman bobo (1977)
Claude Dubois - Le blues du businessman (1978)
Édith Nylon - Édith Nylon (1979)
Bérurier Noir - Salut à toi (1985)
Catherine Ringer & Marc Lavoine - Qu’est-ce que t’es belle (1988)
Indochine - 3ème sexe (1985)

LES ANNÉES 90 & 2000
Kent - On fait c’qu’on peut (1991)
Enzo Enzo - Juste quelqu’un de bien (1993)
Céline Caussimon - Je sais que je ne suis pas jolie (1999)
Clarika - Beau comme garçon (1997)
KDD - Une princesse est morte (1998)
Bénabar - À notre santé (2001)
Gnawa Diffusion - Ombre elle (2000)
Zebda - Je crois que ça va pas être possible (1998)
Sansévérino - Maigrir (2002)
Brigitte Fontaine - Y’a des zazous (2001)

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