Pop de France

Parcours
Publié le 11 juin 2020
Mis à jour le 31 janvier 2024

II.
Un couple dérangeant mais attachant

"La ballade de Melody Nelson" de Serge Gainsbourg et Jane Birkin, 1972

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Icônes pop : Gainsbourg - Birkin

Qui sont Jane Birkin et Serge Gainsbourg ?

Iconique en diable ce couple fameux a laissé une trace profonde dans le monde de la musique, jusqu’au-delà de nos frontières. Chanteur de la rive-gauche connu pour ses excentricités autant que pour sa façon de chanter en ne chantant pas, Gainsbourg (2 avril 1928 - 2 mars 1991) épouse avec un remarquable sens de l’opportunité le virage de la pop au milieu des années 60. Très vite il comprend que c’est de Londres que viennent les bonnes idées. Il délaisse des chansons aux allures traditionnelles (mais remarquablement construites, comme Le poinçonneur des Lilas ) pour se jeter dans les sonorités électriques et suaves de la pop. Sa rencontre avec la jeune actrice Jane Birkin va donner une version contemporaine et glamour de La Belle et la Bête. Jane est née le 14 décembre 1946 à Londres. Fille d’un militaire et de l’actrice Judy Campbell, elle se fait connaître avec son apparition dans le fameux film Blow Up du cinéaste italien Michelangelo Antonioni. Dans le sillon de Gainsbourg elle fera une remarquable carrière de comédienne et de chanteuse, que la séparation d’avec son Pygmalion n’entamera pas. Mère de Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, elle est une des personnalités les plus populaires et estimées de la chanson française.

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Un disque fameux régulièrement classé en tête de ce qui a compté dans l'univers de la pop.

Contexte de "La ballade de Melody Nelson"

Au sortir des années 60, la France a bien changé. Le pays s’est modernisé et les façons de penser la vie, l’art ou l’amour sont en profonde mutation. Les répercussions de Mai 68 sont évidemment sociales : hausses de salaires, légalité des syndicats dans les entreprises : les accords de Grenelle ont scellé d’importantes avancées. Mais c’est aussi sur le terrain des mœurs et de la morale que les choses bougent. Les films de la Nouvelle Vague ont donné le tempo, la musique suit plus timidement : on ne peut pas dire que les yéyés aient affolé la censure ; mais ça y est, on se lâche un peu. Car les luttes féministes en plein essor ainsi que les échos du mouvement hippie, dont le festival de Woodstock et la comédie musicale Hair, contribuent à lever le voile de la pudeur pudibonde derrière lequel ont dissimulait érotisme, désir et pulsions. Gainsbourg non sans excès et confusions aura été un artisan de ce mouvement. Sur le plan artistique, relevons que L’histoire de Melody Nelson est au diapason de l’évolution du rock anglais qui voit fleurir des albums concept voire même des opéras-rock, dont le Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles, paru en 1967, est la matrice originelle.

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1968 : sociales, culturelles et politiques les mutations de la société française sont légion.

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En 1969 la comédie musicale américaine Hair s'installe à Paris. Elle révèle un jeune chanteur, Julien Clerc, et fait scandale : on voit des corps nus !

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Le peintre Guy Peellaert avait particulièrement bien capté l'air du temps avec sa BD, Pravda la survireuse dont le modèle n'était autre que... Françoise Hardy.

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L'érotisme revendiqué de Jane Birkin, à la Une du magazine Lui.

Que nous dit "La ballade de Melody Nelson"

C’est le titre phare de L’histoire de Melody Nelson, album-concept considéré aujourd’hui comme une pierre de touche de la pop-music. Composé avec Jean-Claude Vannier, musicien majeur de cette période, qui en signe l’essentiel des arrangements, cet album paru au seuil des années 70 met en scène l’histoire d’amour qui lie le narrateur, Gainsbourg, à une jeune femme, dont on devine sans peine qu’il s’agit de Jane Birkin. Ce morceau à la célébrissime introduction de basse est bref. Deuxième titre de l’album, il s’emboîte dans la longue introduction où se dessine l’histoire : au volant de sa Rolls Royce, Gainsbourg heurte la jeune Melody Nelson et l’histoire, tragique, peut commencer. Très marqué par le roman Lolita de Vladimir Nabukoff, qui met en scène le désir d’un homme mûr pour une adolescente, Gainsbourg fait de la séduction l’argument principal de ce disque, si ce n’est de son œuvre. Le désir et le fantasme de son accomplissement le parcourent sur fond de trouvailles musicales de grande portée. Outre sa ligne de basse légendaire, le morceau est magnifié par un usage des cordes qui lui confère une griffe lumineuse. Gainsbourg opte-là définitivement pour le chant non chanté qui restera sa marque, tandis que Jane Birkin parsème le titre de quelques mots prononcés de son inimitable et sensuel accent. Plutôt que chanteuse, elle s’y affirme la muse inspiratrice qu’elle sera effectivement pour Gainsbourg plusieurs années durant, incarnation de Melody Nelson.

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Jean-Claude Vannier, arrangeur mais aussi auteur, compositeur interprète parmi les plus passionnants.

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Les fantasmes de Gainsbourg n'étaient pas qu'érotiques. Voici la Rolls Royce Silver Ghost de la chanson.

Serge Gainsbourg - Ballade de Melody Nelson (Histoire de Melody Nelson 2/7)

1:58

Paroles de "La ballade de Melody Nelson"

Ça c'est l'histoire de Melody Nelson Qu'à part moi-même personne N'a jamais pris dans ses bras Ça vous étonne Mais c'est comme ça Elle avait de l'amour, pauvre Melody Nelson Ouais, elle en

Serge Gainsbourg

Artiste

1928 - 1991
Paris, France
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Jane Birkin

Artiste

1946 - 2023
Londres, England
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