Mauvaise réputation, et alors ?

Parcours
Publié le 5 juillet 2021

IV.
Tékitoi, tékimoi ?

« Tekitoi » Rachid Taha, 2004

De quoi une mauvaise réputation est-elle faite ? Ignorance, peur, préjugés : qu’il est facile de rejeter quelqu’un que l’on ne connaît pas ! Venez à la rencontre de l’Autre avec Rachid Taha.

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Rachid Taha, au festival Solidays en 2001 (Julien Hekimian/Sygma/Corbis/Sygma via Getty Images)

Qui est Rachid Taha ?

Chanteur ayant un pied sur chaque rive de la Méditerranée, Rachid Taha revendiquait sa double culture, chantant souvent dans un mélange de français et d’arabe. Sa carrière démarre dans la banlieue lyonnaise au seuil des années 1980 avec le groupe rock Carte de Séjour dont il est le leader. La reprise de la chanson « Douce France » de Charles Trenet fait surgir une polémique mais leur apporte la reconnaissance. Rachid fait ensuite chemin seul et affirme son propre style mêlant le chaâbi, musique populaire d’Algérie, aux guitares électriques et aux beats technos. Rachid Taha, un personnage haut en couleur et malgré sa participation au projet « 1, 2, 3 Soleils » l’unissant au raï de Faudel et de Khaled, il se revendiquait comme un rocker aimant la France.

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Une manifestation anti-Le Pen à Madrid, le 27 avril 2002 (REUTERS/Andrea Comas)

2004, année des extrêmes ?

Alors qu’Indochine est premier groupe français à remplir le Palais omnisports de Paris-Bercy avec 17 000 spectateurs (2003), le clip de « Tekitoi » ne sera diffusé sur aucune chaîne télé ; marque sans doute de la différence de Rachid Taha, jugé par certains hors norme, peu fréquentable. Cette année 2004 sera notamment marquée par la mort d’un personnage important pour Taha : Yasser Arafat, qui n’aura pas pu réconcilier définitivement son peuple palestinien avec Israël. 2004, c’est aussi l’année de lancement du réseau social Facebook. Côté politique, la France est secouée en 2002 par le passage du Front National au second tour des élections présidentielles. Jacques Chirac est finalement réélu.

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Pochette de Tékitoi, sorti en 2004 au label Wrasse Records

Sur la pochette de l’album, Taha dira de sa photo "Qui suis-je ? Jésus ? Un terroriste ? De toute façon un type louche. Un type qui créé une sorte de malaise qui ramène l’autre à sa propre histoire, sa religion, son pays, sa langue."Rachid Taha avec Dominique Lacout, "Rock la Casbah", Flammarion, 2008

L'album

« Tekitoi » est le premier titre de l’album du même nom, sixième album solo de Rachid Taha. Ce titre a été utilisé dans le générique de fin du film Nos amis les flics ; le second titre de cet album est une reprise d’un tube des Clash « Rock The Casbah », arrangé à la sauce Taha. Cet album eu du succès aux Etats-Unis.

"Tekitoi" par Rachid Taha et Christian Ollivier, 2004 (France, Algérie)

3:08

C'est quoi "Tekitoi" ?

Une interrogation continuelle sur soi, l’autre et la différence, du début à la fin de la chanson, Taha joue avec les sonorités des mots, créant des virelangues martelant ce questionnement sans fin, comme si savoir qui on est pouvait donner le tournis ! Le texte est déclamé en duo avec le chanteur Christian Olivier du groupe Les Têtes Raides, avec très peu de mélodie. La musique est répétitive, basée sur deux accords, alternant avec des phrases a capella ; un riff de chant en arabe vient parfois teinter cet ensemble aux rythmes et timbres déjà très orientaux, composés de guitares acoustiques et électriques, oud, percussions, violons, basse électrique. Un métissage réussi qui fusionne musique orientale et rock dans la veine Taha.

Paroles de "Tekitoi"

T’es qui toi, t’es qui moi ? T’es pas qui, t’es pas quoi ! T’es qui toi, t’es qui moi ? Mais toi, t’es qui ? T’es quoi ? N’oublie pas qu’avant toi, y’en a d’autres que toi Et qu’après toi,

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