Thème
Être une nation au sein des nations, unie par la musique, c’est le credo de la Zulu Nation, une organisation autonome fondée autour de la figure d’un des pionniers du hip hop : Afrika Bambaataa.
Elle naît au cœur du quartier du Bronx à New-York, dans les années 70. A l’époque, les gangs y faisaient leur loi, et la plupart de ses habitants vivaient dans la précarité et la violence. En réponse à ce marasme émerge l’Organization, autour d’habitants, de DJs, de musiciens et mélomanes prônant une forme de neutralité entre les quartiers et un refus catégorique de la violence. Elle devient deux ans plus tard la Zulu Nation, dont l’objectif est de sortir les jeunes du piège des gangs grâce aux arts de la culture hip-hop : la danse, le graffiti, le djing ou encore le rap. Elle porte le nom de zulu en hommage à ce grand peuple sud-africain qui s’est dressé face aux colons britanniques au XIXème siècle, et qui a prouvé que l’union fait bien la force. Un modèle pour Bambaataa et ses amis.
Elle s’exporte ensuite avec la création d’antennes locales par les Kings and Queens des quartiers du monde entier. Chacune d’entre elles joue un rôle actif dans sa communauté, en portant les priorités qui lui sont liées mais toujours en diffusant les valeurs et la culture hip-hop. Pour assurer une continuité de ses principes, la Zulu Nation finit par écrire une forme de constitution et une charte, que ses leaders s’efforcent de voir appliqués. Les grands principes de solidarité et d’épanouissement édictés par la Zulu Nation passe, entre autres, par l’utilisation de la musique comme vecteur d’échange et de compréhension, par la diffusion d’un message d’amour et d’unité.
Pour les membres de cette organisation ouverte, le hip-hop est un vecteur d’entraide, d’action sociale, de développement personnel et collectif.
La Zulu Nation s’est aussi implantée en France même si son impact est beaucoup moins puissant que chez la grande sœur américaine, à cause des vives critiques et des mises en déroute par les milieux conservateurs.
A la pointe du hip hop jusque dans les années 90, l’organisation révolutionnaire connaît ensuite un fort déclin, aggravé en 2016 par les accusations d’abus sexuels sur mineurs qui visent son fondateur et leader historique Afrika Bambaataa.
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