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L’ambiance est électrique en cette chaude journée d’août 1972 à Los Angeles : les 120 000 spectateurs venus acclamer les vedettes de Stax Records trépignent d’impatience. Le grand et unique Rufus Thomas ouvre le bal de ce concert historique, tout de rose vêtu. Au programme, une partie du ghotta de la scène afro-américaine jazz, gospel et soul réunie pour commémorer un triste évènement et poser les jalons politiques d’une communauté afro-américaine trop souvent réduite au silence.
Sept ans auparavant, l’ambiance était tout autre : en août 1965* l’émeute la plus sanglante de l’histoire des États-Unis ravage le quartier de Watts à Los Angeles. C’est un évènement aux nombreuses conséquences dans la lutte pour les droits civiques. Investi dans ce combat, Stax Records, un des deux labels clefs des musiques afro-américaines - avec son concurrent de Chicago, Tamla Motown - organise un concert pour commémorer dans la paix et la musique cet évènement douloureux. C’est pourquoi on le nomme souvent le « Woodstock noir ». C’est une manière de donner une voix à la colère sociale et (re)créer un sentiment de communauté afro-américaine, une voie vers une utopie où la musique joue un rôle décisif. Les artistes de Stax se succèdent sur la scène du Los Angeles Memorial Coliseum : outre Rufus Thomas et sa fille Carla, Kim Weston, les Staple Singers, Little Milton et les Bar-Keys sont de la fête clôturée par l’immense et imposant Isaac Hayes. Soul, funk, gospel et rhythm and blues font danser un public ravi. Les recettes de l’entrée fixée à 1 dollar ont été reversées à des associations caritatives.
Un fim très instructif, Wattstax, en a été tiré. Entre l’interprétation mythique de « Lift Every Voice and Sing » devenu un véritable hymne de la communauté noire afro-américaine et les prises de parole de Jesse Jackson, le 20 août 1972 est entré dans l’histoire.
Elles ont eu lieu du 11 août au 17 août 1965 dans le quartier de Watts. Une altercation entre trois membres d’une famille afro-américaine et des policiers blancs a été celle de trop. Pendant les 6 jours d’émeutes, on compte 34 morts, dont 23 civils tués par la police et plus d’un millier de blessés.
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