Morceau
Le succès du duo Ladaniva a été fulgurant. Né fin 2019, le projet mené par la chanteuse d’origine arménienne Jacqueline Baghdasaryan et le musicien touche-à-tout Louis Thomas n’en finit plus de tourner, écumant salles et festivals.
Alors que le groupe n’avait jamais vraiment mis un pied sur scène, c’est le morceau « Vay Aman » sorti en mars 2020, juste avant la pandémie, qui les propulsa sur le devant de la scène, les identifiant comme le groupe de musiques du monde à suivre absolument. Ce titre, à la fois joyeux et profondément mélancolique, nous présente une histoire d’amour. À l’écoute, le sentiment est mitigé et paradoxal. La conteuse aime sa moitié de manière passionnelle, et pourrait tout faire par amour. Elle n’a pas perdu son âme soeur, mais pour autant, elle est rongée par la peur immense de la perdre aux bras d’une autre femme. Elle chante, en arménien :
« J’ai peur, peut-être que ton amour s’est estompé. Oh, mon amour… Je te donnerai tout ce que tu veux, je te donnerai toutes mes chansons, j’irai jusqu’au bout du monde, mon amour, je viendrai jusqu’à toi. Si soudainement, une nuit sombre, tu ne trouves plus la paix, elle ne te donnera pas autant d’amour que moi. »
Cette chanson évoque presque le fado, ce genre musical portugais qui exprime la saudade — saudade, ce sentiment complexe qui mêle mélancolie, rêverie, nostalgie, et espoir de bonheur. « Vay Aman » plonge l’auditeur dans ce même sentiment, riche et étrange, qui conduit à l’introspection.
Le clip est simple, capté dans un petit abri rudimentaire sur l’île de la Réunion, là où le groupe puise justement ses rythmes. Expressive, la chanteuse, par ses mouvements, regards et chorégraphies hypnotiques, accentue les nuances entre moments festifs et lamentations. Louis Thomas alterne entre guitare et trompette, et trois percussionnistes complètent le tableau pour un moment de pur bonheur et de complicité en musique.
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