Tambours sabar

Le tambour sabar est un instrument joué au Sénégal et en Gambie par les peuples wolof, sérère et mandé. Cette percussion occupe une place centrale dans l’expression artistique de ces peuples. Le mot Sabar désigne à la fois l’instrument, l’ensemble de tambours, un style musical, une danse et une fête traditionnelle.

À l’origine, le sabar était utilisé comme un moyen de communication entre les villages, très éloignés les uns des autres. On pouvait l’entendre à plus de 15 kilomètres ! Comme beaucoup d’instruments traditionnels, le sabar accompagne et rythme tous les moments importants de la vie de la société comme les attributions du nom de l’enfant, les mariages, les rituels thérapeutiques et les fêtes religieuses.

Le sabar est un tambour sur pied, taillé dans un tronc. Une peau de chèvre est tendue par des cordes fixées par des chevilles. Il se joue avec une main nue et une baguette fine et souple qui se nomme galan. Chaque type de frappe a un nom spécifique (kin, bax, tak*…). Il existe plusieurs types de sabars, chacun ayant une fonction spécifique par rapport au type de sonorité et leur taille. Par exemple, le *Ndeer est le tambour le plus grand sur lequel joue le chef de l’ensemble tandis que le Talmbat est plus étroit avec une sonorité plus aigüe.

Au sein de ces sociétés, les griots sont les musiciens qui transmettent oralement la pratique musicale et enseignent les rythmes traditionnels. Les griots jouent ensemble du sabar pendant que les femmes dansent. Youssou N’Dour fait partie de ces griots qui ont popularisé les tambours sabar en popularisant le mbalax qui fusionne rythmes traditionnels et influences modernes. Doudou N’Diaye Rose est également une personnalité cruciale dans la diffusion du sabar. A tel point qu’il a été reconnu “trésor humain vivant” par l’UNESCO. Aujourd’hui, le sabar continue d’être transmis en-dehors des frontières du Sénégal afin de sensibiliser à la culture riche de ces sociétés.