Instrument
Percussion essentielle des musiques traditionnelles de Cuba, le tambour arará tient son nom des Ararás, esclaves issus de diverses ethnies, capturés dans le Dahomey (ancien royaume situé au sud de l’actuel Bénin en Afrique) et déportés sur l’île dès le XVIIIème siècle. Le tambour arará est né de ce déracinement et de ce métissage.
Tambours de cérémonie, les tambours arará peuvent être accompagnés d’autres petites percussions comme l’oggán, une petite cloche en métal, ou le chéré, un shaker métallique. Ces tambours vont souvent par trois : le caja (large tambour principal et parfois improvisateur), le junguedde et le juncito. Ils se jouent penchés, de biais, à mains nues ou avec des baguettes appelées palos avec lesquelles on peut aussi frapper le corps du tambour. La construction d’un tambour arará est simple. Il est taillé dans un tronc, creusé, décoré de motifs, puis surmonté d’une peau accordée par tension avec une corde de chanvre et un système de chevilles clouées dans le corps du fût. Ces tambours ont tenu une grande place dans les célébrations religieuses car considérés comme des instruments sacrés. À ce titre, ils accompagnent souvent les chants rituels d’un soliste et d’un chœur, éloges aux saints et aux ancêtres.
Parmi les percussionnistes les plus connus du XXème siècle, on peut citer Victoriano Torres « Adyai » el Lukumí, professeur et passeur de traditions, et Hurtasio Jike qui s’illustra dans la fabrication de l’instrument. Figure musicale de La Havane, Andrés Chacón fut lui aussi reconnu comme un artisan et un maître de cette percussion. Sa mort en 2001 a porté un coup violent à la tradition musicale arará.
Témoins de l’histoire de la traite et de l’esclavage, les tambours ararás ont façonné la musique cubaine et occupent encore aujourd’hui une place de choix dans son instrumentarium.
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