Style
Qui dit aficionados de soirées latina, dit son cubano… Ce genre musical cubain apparu entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle est avant tout un métissage des éléments du folklore avec les racines de la musique espagnole et africaine. Dérivé du changui, le son cubano était joué à l’origine par un trio de musiciens. Mais pas n’importe lesquels ! Un joueur de tres (guitare à 3 cordes), un joueur de bongo et enfin un joueur de marimba (basse), indispensables pour entonner un Son dans les règles de l’art.
En 1909, le service militaire devient obligatoire. Des appelés de Santiago de Cuba se rendront à La Havane et y apporteront le Son. Le tempo s’accélère et le nombre de musiciens passe à six. Des orchestres comme le Sexteto Boloña fondé en 1915 concurrent à structurer le son. Dans les années 1920, un des groupes les plus célèbres est le Trio de Miguel Matamoros avec des succès comme « Mamá », « Son de la Loma », « El que siembra su maíz ». En 1927, Ignacio Piñeiro crée le Sexteto (puis Septeto) Nacional, ajoutant pour la première fois dans l’histoire du Son une trompette comme instrument principal ! La mode du Son gagne les Etats-Unis. Don Barreto et les Lecuona Cuban Boys se chargeront ensuite d’apporter un peu de ce Son savoureux en France. Toutefois, si le son cubano rime plutôt avec un rythme entraînant et joyeux, certains artistes tels que Carlos Puebla vont à l’encontre de la tendance à en accélérer le rythme dans les années 40 et 50 et puisent dans la tradition un Son plus mélancolique ou humoristique. Le Son ne cesse d’évoluer sans jamais renier ses racines, au gré des influences musicales et technologiques qui s’imprègnent. Le chachacha, le mambo, le songo ou la timba sont en ce sens des descendants directs du Son.
En 1989, le célèbre Compay Segundo chante pour la première fois «Chan Chan», véritable étendard du Son dans le monde ! Ce titre aux airs de vacances au soleil, que l’on reconnaît dès les premières notes nous conte une histoire pour enfants du folklore cubain qui a tout pour plaire et renforcer l’engouement autour du Son, notamment en Europe. En 2022, C. Tangana, chanteur et compositeur très influent de la scène madrilène sort l’album « El Madrileño » où est invité un virtuose du son cubano, Eliades Ochoa ! Ils concoctent ensemble « Muriendo de envidia » (« Mourants d’envie »), une chanson d’amour qui mélange les influences urbaines de l’artiste et le folklore cubain, dans un rythme de salsa endiablé qui rappelle les débuts du son cubano !
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