Groupe
Reading, Royaume-Uni
Rachel Goswell et Neil Halstead en ont rencontré des difficultés avant que Slowdive ne deviennent un véritable groupe d’anthologie. Dans les années 1990, la tendance est plutôt à l’adrénaline, au grunge et à la britpop, alors le son un peu cafardeux et saturé du shoegaze n’attire pas beaucoup d’éloges. Shoegaze. Ces rockeurs écopent de ce sobriquet satirique qui restera, attribué par la presse en raison de leur attitude détachée, les yeux rivés sur leurs chaussures, tout occupés à actionner leurs pédales d’effet.
Pourtant signé par Alan McGee du label indé réputé Creation Records, et par SBK aux États-Unis, Slowdive peine à se faire entendre. Son premier album Just For A Day sort en 1991 mais fait l’objet d’une sortie retardée et, fiasco marketing oblige, reçoit un tiède accueil. Alors, pour leur deuxième album, Rachel et Neil frappent fort en collaborant avec Brian Eno et en manipulant des sonorités plus ciselées. Souvlaki a tout de l’album de shoegaze emblématique : des lignes distordues, éthérées et planantes, des guitares vaporeuses et un duo vocal nébuleux. Les prémices du succès sont là, mais les labels ne suivent pas : SBK abandonne son soutien financier au groupe en pleine tournée et, après la sortie de Pygmalion en 1995, un troisième album minimaliste et un peu trop baroque, Creation se sépare de Slowdive pour de bon.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, et Slowdive aurait pu tomber aux oubliettes, si la démocratisation d’Internet et de ses forums n’avait pas donné naissance à toute une génération avide d’échappées atmosphériques. En silence, Slowdive et plus particulièrement l’album Souvlaki, deviennent culte alors même que le groupe n’existe plus en tant que tel. Deux décennies durant, le mythe s’étoffe autour de ces grands manitous du shoegaze, avant que Neil Halstead et Rachel Goswell n’en reprennent la trame en 2017 avec la sortie d’un nouvel album, vingt ans après leur séparation.
Porté par les touchants “Sugar for the Pill” et “Star Roving”, ce quatrième album éponyme marque - enfin - la consécration de Slowdive. La critique, longtemps médisante, est cette fois unanime. En 2023, le groupe double la mise avec everything is alive, un cinquième album aux textures plus synthétiques, plus lumineuses, mais toujours aussi oniriques. Aujourd’hui, Slowdive est une référence incontestable pour tous les passionnés de compositions brumeuses, de distorsion et de rêveries sonores.
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