Sidiki Diabaté Sr

Si le nom Sidiki Diabaté ne vous est pas inconnu, c’est qu’il est partagé par deux musiciens maliens très connus, un grand-père et son petit-fils. Sidiki Diabaté, le grand-père, est un immense joueur de kora. Issu d’une longue lignée de griots, il a su ajouter sa pierre à l’édifice en devenant une référence mondiale de ce noble instrument. Né en 1922, disparu en 1996, il est le père du célèbre Toumani Diabaté et le grand-père de son homonyme Sidiki Diabaté. Sa femme, Nama Koïta, est une cantatrice reconnue, membre du ballet national du Mali.

La kora est un instrument traditionnel d’Afrique sub-saharienne, dont l’existence, la pratique et les connaissances ont été mises en danger par les vagues de colonisation. Sidiki Diabaté est un grand défenseur de cet instrument et il a beaucoup contribué à la faire (re)connaitre par le grand public. En 1970, il collabore avec deux musiciens maliens et gambiens, Batourou Sekou Kouyate et Djelimadi Sissoko sur un album particulièrement avant-gardiste. Cordes anciennes est certainement une des plus grandes œuvres de Sidiki Diabaté, mais aussi un très grand pas en avant : c’est la première fois dans l’histoire que l’on enregistre la kora. Sa diffusion ne se limitera plus à son écoute “en live”. Sidiki Diabaté occupe résolument une place à part dans la culture malienne et dans l’histoire de toutes les musiques. Il se voit décerner le titre de Roi de la Kora au Festival Panafricain des Arts et la Culture à Lagos en 1977 et il est également nommé Chevalier du Mali. On lui doit également la création de l’Ensemble Instrumental National du Mali.

Tout en défendant des valeurs traditionnelles et des savoir-faire ancestraux, Sidiki Diabaté a contribué par son album et ses tournées à l’étranger à étendre et faire rayonner le répertoire de la kora de manière durable.