Artiste
Reggio Emilia, Italie
Né Sergio Reggiani, en 1922, à Reggio Emilia en Italie, celui qui sera un des acteurs et des chanteurs majeurs de la France des années 60 et 70 arrive à Paris en 1930 avec ses parents, fuyant le fascisme de Mussolini. Il ne sera naturalisé français qu’en 1948.
À Paris, son père ouvre un salon de coiffure. Sergio imagine un temps suivre la même voie ; mais le goût du théâtre lui fera choisir un autre destin. Travailleur acharné, il parvient, de petits boulots de figuration en cours de théâtre, à intégrer le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée mussolinienne, il fait ses débuts au théâtre sous l’Occupation : théâtre classique (Britannicus avec Jean Marais notamment) mais aussi pièces contemporaines, du surréaliste Roger Vitrac ou de Jean Cocteau, qui lui offre un rôle dans Les Parents terribles.
Au cinéma, à la même époque, il tourne plusieurs films qui lui permettent de rencontrer des personnes importantes. Simone Signoret, d’abord, qui deviendra une grande amie, et avec laquelle il jouera plus tard dans un de ses meilleurs films, Casque d’or (1952). Sa première épouse, Janine Darcey. Puis Yves Montand, avec lequel il partage en 1946 l’affiche du film Les Portes de la nuit, de Marcel Carné et Jacques Prévert.
Il poursuit ensuite une riche carrière entre théâtre et cinéma. Sur les planches, il joue dans Les Justes de Camus ou dans Les Séquestrés d’Altona de Sartre, pièce dans laquelle il interprète, en pleine guerre d’Algérie et alors que le scandale de la torture est révélé, le rôle d’un officier nazi criminel de guerre, dévoré par la culpabilité. Au cinéma, il tourne avec Chabrol, Sautet, Melville (puis, plus tard, Lelouch, Verneuil), ou en Italie dans Le Guépard de Visconti notamment.
Mais il enregistre également des lectures de poèmes, de Villon ou de Cendrars. Et en 1964, poussé par Jacques Canetti que lui a présenté le couple Montand-Signoret, il sort son premier disque chanté, où il reprend des chansons de Boris Vian. En 1965, il assure la première partie d’un concert de Catherine Sauvage : c’est un succès. Accompagné et guidé par Barbara, il poursuit sa carrière sur scène. Des auteurs et compositeurs choisissent d’écrire pour lui. Son deuxième album, en 1967, est signé Albert Vidalie, Louis Bessières, Georges Moustaki, Jean-Loup Dabadie, Serge Gainsbourg, Boris Vian… S’enchaînent ensuite les albums, les succès, les signatures (Anne Sylvestre, Michel Legrand, notamment, et les poèmes de Prévert, Baudelaire ou Rimbaud).
Dans les années 1970, il continue à tourner et à chanter, tout en prenant part aux combats politiques et sociaux de son temps. Mais en 1980, son fils Stephan se suicide. Dépression, alcool, tabac, santé devenue précaire au fil des ans, Reggiani doit se battre pour remonter la pente, malgré un concert triomphal à l’Olympia en 1981. C’est grâce à la peinture qu’il retrouvera confiance et reviendra sur scène. Il meurt d’une crise cardiaque en 2004, alors qu’il entamait une tournée en France et au Québec, laissant derrière lui un immense répertoire.
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