Sample

Thème

1940

Le sample en quelques mots

Terme anglais qui signifie “échantillon”, le sample réutilise, le plus souvent en le modifiant l’extrait d’un enregistrement sonore dans une composition originale. Il est aujourd’hui beaucoup employé dans le rap.

La technique du sample apparait dans les années 1940 par les pionniers de la musique électronique, attentifs à l’évolution des processus d’enregistrement, notamment Pierre Schaeffer ingénieur et compositeur officiant au sein du service public de la Radio-Télévision Française et inventeur de la musique concrète. Dans les années 1960, le rock psychédélique féru d’avant-garde, Beatles en tête, sera très friand des expérimentations sonores que permettent les magnétophones multipistes. C’est surtout dans les années 1970 que les DJ et ingénieurs du son artisans du dub et du reggae s’en emparent en Jamaïque. Avec l’apparition de petites consoles de mixages permettant de relier deux patines s’ouvre une nouvelle ère. Le DJ Kool Herc, installé à New York, invente le “cut” : c’est le fait d’isoler certains passages d’une musique et de passer d’un disque à l’autre afin de créer un nouveau morceau ou plutôt de faire tourner en boucle un seul passage. C’est le début des block parties à New York où l’on danse et rappe sur les breaks de batterie des tubes de disco du moment. Lorsque The Sugarhill Gang reprend “Good Times” de Chic pour créer le sample du tube “Rapper’s Delight”, la pratique s’affirme et lance véritablement le mouvement hip hop.

Aujourd’hui, le sample est un véritable instrument. Dans le rap, les beatmakers l’utilisent énormément et certains samples sont particulièrement exploités. Mais le sample n’est pas uniquement présent dans le rap : on peut citer les Daft Punk, groupe électro-pop, qui a créé des morceaux à partir d’une dizaine de samples différents dont la tonalité, les sons ou même le rythme sont fortement modifiés. Toutefois, le sample pose des problèmes juridiques de droits d’auteur et a donné lieu à plusieurs scandales. Les normes s’y adaptent de plus en plus. Ajoutons enfin qu’il permet aussi la redécouverte d’un artiste oublié ou sa découverte par une nouvelle génération.

Par Eona Touzet. Crédit photo vignette : MrPorter

Playlist

"Good Times" par Chic, 1979

8:16

"Rapper's Delight" par The Sugarhill Gang, 1979

6:16

"B-Boy" par DJ Kool Herc

4:03

« My Name Is » par Eminem, 1999

4:09

"I Got The" par Labi Siffre, 1975

6:36

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