Rondador

Le rondador est l’instrument national de l’Équateur, ce pays d’Amérique du Sud aux quelques seize millions d’habitants. Il s’agit d’un instrument à vent composé de tubes de bambou creux et fermés au bout de longueur variable, apparenté à la flûte de pan. Parfois, il peut aussi être fabriqué avec des plumes de condor, l’oiseau emblématique du pays. On trouve des traces du rondador dans la civilisation Inca – dont on atteste l’existence entre 1000 et 1500 après Jésus-Christ – mais aussi chez les Quechuas, peuple originaire des montagnes équatoriennes.

Bien loin de l’industrialisation qui caractérise notre époque, chaque rondador est fait main. Ainsi aucun ne produit le même son, d’autant qu’un rondador peut comporter entre huit et trente tubes. Et donc autant de notes que de sonorités ! Chaque tube produit deux notes simultanément, ce qui le distingue de la flûte de pan. Traditionnellement, il est utilisé dans la musique andine, lors d’occasions festives et joyeuses, comme une récolte agricole généreuse, à l’occasion de la fête nationale d’Équateur en août, ou pour accompagner des moments difficiles tels le deuil ou la maladie.

Le rondador échappe les règles musicales du solfège occidental. Il est l’instrument qui concentre la fierté et la tendresse du peuple équatorien.