Ranchera

La ranchera est un genre musical mexicain, émergé au XIXème. Il constitue un emblème de l’identité culturel de ce pays qui a gagné son indépendance en 1921. Les “rancheras” sont chantées par les hommes vivant et travaillant des ranchs, dans les campagnes. Ils mènent une vie rustique, dure et solitaire qui imprègne la ranchera. Cette musique rurale, très populaire, exprime les difficultés de la vie, l’émerveillement simple face à la nature et les amours déçus. Ce style est marqué par des mélodies simples, des paroles suscitant l’émotion, le tout accompagné par la guitare, l’instrument mexicain traditionnel.

La ranchera est un genre éminemment masculin, qui exalte l’honneur, la bravoure, souvent chantée lors de fêtes patriotiques et d’événements importants. En 1936, Allá en el Rancho Grande, film réalisé par Fernando de Fuentes, offre aux spectateurs du monde entier des images d’Epinal du Mexique portées par des notes de ranchera. Le genre sera ensuite diffusé par les célèbres mariachis.

Musicalement, la ranchera se reconnaît par les valeurs longues et aiguës des notes en fin de phrase. L’instrumentation typique comprend la guitare, le violon, la trompette, les violons, les harmonicas. Ces instruments créent un son riche et vibrant, qui accompagne les voix passionnées des chanteurs.

La ranchera a connu son âge d’or au cours des années 1940 et 1950, avec l’émergence de grandes figures telles que Pedro Infante, Jorge Negrete, et Vicente Fernández. Une figure pourtant tranche avec cet univers viril : Chavela Vargas. Née au Costa Rica, artiste scandaleuse des années 50, Vargas boit, fume, aime les femmes et chante des rancheras comme un homme. Elle offre un point de vue nouveau sur cette musique. Les performances de tous ces artistes, marquées par une grande expressivité vocale et une forte présence scénique, ont contribué à faire de la ranchera une des musiques incontournables du Mexique.