Qanûn

Instrument

Le qanûn, la loi de l'harmonie

De la famille des cithares, le Qanûn est un instrument à cordes pincées principalement joué dans les mondes arabe, iranien, asiatique et grec. Son nom signifie « loi » en arabe. Ses origines sont assez floues. Pour certains le qanûn descend du psaltérion (« mesure » en grec) et apparait au 9ème siècle avant J-C. Pour d’autres, il aurait été inventé par le philosophe islamique Al Fârâbî pendant l’ère des Abbassides, vers l’an 900.

Rectangulaire, triangulaire ou en trapèze en fonction des siècles et des pays, le qanûn peut changer de forme. Il se joue avec deux « plectres », des sortes de médiators métalliques tenus sur le doigt grâce à une bague. Les cordes se pincent trois par trois, la main droite joue les mélodies, les accords ou les arpèges, et la main gauche joue également des mélodies, mais permet aussi de faire des accents, des changements d’intensités, et des modulations de notes grâce à des leviers positionnés sur la gauche de l’instrument.

Le qanûn se compose de 78 cordes divisées en trois cordes par notes, la caisse de résonance, la peau de poisson (ou « kayla » en arabe , per mettant une amélioration de la qualité sonore), le chevalet, les leviers/modales qui servent à changer les notes (comme un vibrato, il permet d’atteindre les quarts de ton, bémols, les dièses), enfin, il y a aussi les chevilles et la grande clef, qui permettent d’accorder l’instrument. Anzhela Atabekyan (Arménie), Göksel Baktagir (Turquie), Abdel Fattah Al Mansi (Égypte), Panos Dimitrakopoulos (Grèce), Julien Jalâl Eddine Weiss (France, Suisse), ou encore Christine Zayed (Palestine) comptent parmi ses plus grands virtuoses.

Esthétiquement comme musicalement, nous pouvons l’assimiler à plusieurs déclinaisons instrumentales de la guitare. Par exemple la « talking steel guitar », découverte par grand public suite à des performances de Peter Drake, ou la « lap steel guitar », une guitare qui se joue sur les genoux. Initialement associé à de nombreux instruments comme le oud, le nay, la darbouka, le kamenjeh, le qanûn s’est diffusé largement et peut être aperçu aux côtés d’instruments caractéristiques de la culture occidental comme le piano, le violon, la guitare ou encore la trompette.

Par Colas Marx, étudiant en master 2 Médiation de la musique, Université Sorbonne-Nouvelle/Sorbonne Université

Playlist

« Forever » par Peter Drake and his talking guitar, 1964

2:35

« Kanon » par Angela Atabekyan, 1987

15:00

« Le qanoun, comment ça marche ? Avec Christine Zayed », Culture Prime

6:22

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