Peuples du monde

C’est avec « Peuples du monde », morceau de 1990 sorti sur l’album Le Blues des racailles et sur la compilation Rapattitude que la carrière de Tonton David est véritablement lancée et fait de lui le parrain du dancehall à la française pour le grand public. Ce titre métissé cartonne et l’on se délecte de la plume aiguisée du Tonton. Il s’y pose en étendard d’une jeunesse déchue, et fustige pêle-mêle le racisme, le colonialisme, le chômage, la politique, les violences policières, l’argent avec ses mots lucides et humanistes. Le clip de « Peuples du monde », réalisé par Mathieu Kassovitz qui tournera La Haine quelques années plus tard, porte les valeurs chères à Tonton David : la solidarité et l’unité au-delà de la couleur de peau. Un rastaman français devant l’écran, quelle première ! Si Tonton David commence à chanter au début du clip, dreadlocks sur la tête, il est vite chassé par la police. C’est alors que de nombreux anonymes, blacks-blancs-beurs, hommes et femmes, s’approprient ses « lyrics » ; sur fond de graffitis et de danse hip-hop. Comme pour prouver que le message est bien universel. Ça change les perspectives, ça élargit le champ des possibles et plein de jeunes se voient pousser des ailes.
Après ce succès incontesté, Tonton David en connaîtra bien d’autres durant les années 1990 et 2000, comme sa prestation au grand festival de reggae, le Reggae Sunsplash, en Jamaïque, sa nomination aux Victoires de la musique ou son titre « Chacun sa route », titre emblématique de la BO du très populaire film Un indien dans la ville.