Style
Dans le chant polyphonique corse paghjella il y a d’abord la voix principale nommée a siconda, qui donne le ton et définit la mélodie, ensuite intervient le voix de basse u bassu, puis l’a terza qui enrichit les aigus. À ce trio de base peuvent s’ajouter d’autres voix qui renforcent l’ensemble.
Ce répertoire aborde des thèmes liturgiques comme profanes et n’est pas contraint par des obligations rythmiques. La question de son origine n’a jamais été tranchée par les nombreux spécialistes qui se sont penchés sur le sujet. Devenue le symbole identitaire de la culture corse, la paghjella a pourtant faillit disparaître au début du 20e siècle, à cause des difficultés, à traduire sous forme de partition les composantes musicales de cette tradition orale.
Le premier enregistrement de 1937 et ceux qui ont suivi ont remédié à ce problème. Toutefois et jusqu’au milieu des années soixante-dix, beaucoup de Corses refusaient d’admettre la paghjella comme un marqueur identitaire, lui reprochant une trop forte familiarité avec des chants orientaux ou son aspect rural. Cependant, l’intérêt porté par les mélomanes aux musiques folk et traditionnelles à partir des années 1970, ont poussé de jeunes musiciens à s’emparer fièrement de la paghjella.
À partir des années 1980, les groupes I Muvrini ou A Filetta l’ont fait évoluer et découvrir sur le continent et à l’étranger. Dans la décennie suivante, cette pratique, d’abord exclusivement masculine, est au centre de formations féminines telles Isulatine ou Soledonna. En 2009 le Cantu in Paghjella est inscrit par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
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