Paco Ibáñez

Ce fils d’ouvrier espagnol anarchisant né en 1934 à Valence a été une des plus fortes voix d’une chanson politique et poétique des années 60/70, de ceux qui, comme le chantait Jean Ferrat “ne chantent pas pour passer le temps”. Musicien accompli et guitariste de talent, il s’empare de l’œuvre de Frederico Garcia-Lorca, le poète assassiné par les fascistes lors de la guerre d’Espagne, de celles de Jose Goytisolo, Pablo Neruda ou Rafael Alberti et aussi se lie d’amitié avec des peintres, dont Salvador Dali. Après avoir vécu en France (ses parents avaient fui le franquisme) il y retourne et brave la censure jusqu’en 1971 quand il y est interdit de scène.
Revenu en France, Ibáñez s’affirme comme une voix vibrante de la contestation et de l’espoir. Il se produit à l’Olympia autant que dans un amphithéâtre d’université en grève, dans les centres culturels comme dans les usines occupées. Grand admirateur et ami du moustachu, il a interprété les chansons de Georges Brassens en Espagnol. Son regard profond et ses traits marqués ont dessiné une gueule présente dans de nombreux films, pour des seconds rôles marquants. Son ami le philosophe Edgard Morin a reçu en 2021, pour son centenaire, un beau cadeau : un concert spécial de Paco dans un théâtre parisien.