Morceau
Parue en 1967 sur Les Play Boys, le second EP de Jacques Dutronc, voici une des chansons les plus désinvoltes du chanteur pince-sans-rire. Encore une fois le complice Jacques Lanzmann est aux paroles après “Et moi, et moi, et moi” et “Mini,mini, mini sur le premier EP en 1966, et avant “Les Cactus” et “Fais pas ci, fais pas ça” (écrite avec sa femme, Anne Segalen), parues fin 67. Il use et abuse de l’insolite, du non-sens et de la provocation aimable, toujours à flairer l’air du temps et à cueillir les expressions toutes faites qui ne disent rien et tout à la fois, du genre de celles qui circulent sur les comptoirs.
“On nous cache tout, on nous dit rien” en propose une forme de parodie complétée d’une petite mise en garde. Le titre de la chanson qui revient comme un refrain ponctue des questions absurdes telles que “La vérité sur Dagobert / Quel était son manager ?” ou “Adam avait-il un nombril ?” et exprime aussi un doute sur le déluge d’informations dont nous sommes abreuvés chaque jour, sans toujours être en mesure de les décrypter.
Véritable expert de l’observation du quotidien des Français qui, à l’époque, change à vive allure, Lanzmann, journaliste de métier, épouse l’humeur joueuse et un poil cynique du guitariste charmeur, féru de rock anglais. Et ça s’entend : on dirait un morceau des Kinks ou du Spencer Davis Group, groupes anglais qui font fureur en France. Dans le monde un peu policé et souvent gna-gnan des yéyés, Dutronc confirme là une griffe d’une grande originalité, avec ses morceaux pleins d’humour, caricaturaux et moqueurs.
On nous cache tout, on nous dit rien Plus on apprend plus on ne sait rien On nous informe vraiment sur rien Adam avait-il un nombril ? On nous cache tout on nous dit rien Socrate a-t-il bu sa…
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