Olympia

Que serait le boulevard des Capucines, dans le 9ème arrondissement de Paris, sans les mythiques néons rouges qui surmontent la façade de l’Olympia ?
Le plus ancien music-hall de Paris encore en activité a su se faire une place parmi les plus célèbres salles du monde et son histoire ne manque pas de rebondissements.
Retour 130 ans en arrière. Tout a commencé avec des montagnes russes. En 1888, le co-fondateur du Moulin Rouge, Joseph Oller, fait construire dans une vaste cour parisienne d’immenses attractions. Par souci de sécurité, elles sont rapidement démolies sous les ordres de la préfecture de police. Ni une, ni deux, l’homme de spectacle fait construire une salle à la place et met à l’affiche acrobates, transformistes et danseuses de cancan. L’Olympia est né.
Après des années de fête, le music-hall s’essouffle et se réinvente en salle de cinéma en 1929 sous le nom de Théâtre Jacques-Haïck, qui n’est autre que le créateur du Grand Rex.

La salle est rendue à la chanson en 1954 avec un nouveau directeur à sa tête : Bruno Coquatrix.
Le public afflue et les artistes se pressent pour être à l’affiche : Ella Fitzgerald, Dalida, Louis Armstrong, Jacques Brel…

Mais une artiste en particulier marquera les esprits et l’histoire de l’Olympia : Edith Piaf.

Alors que la chanteuse, à la santé plus que fragile, envisageait la fin de sa carrière, elle fut appelée à la rescousse de la salle alors au bord de la faillite suite à des annulations en série. Nous sommes en 1961 et son avenir repose uniquement sur les épaules de la Môme. L’unique raison qui pousse la chanteuse à accepter est une chanson : « Non, je ne regrette rien »
Tombée sous le charme de la chanson, composée et écrite quelques semaines plus tôt par Charles Dumont et Michel Vaucaire, elle décide de l’interpréter pour son retour sur scène. Elle enchaînera 3 mois de concert à guichets fermés. Un exploit !

Ainsi l’Olympia est sauvé et Edith Piaf, reprenant goût à la scène, décide finalement de poursuivre sa carrière. Elle se produira jusqu’à sa mort.

Réaménagée de fond en combles, déplacée même de quelques mètres et classée monument historique, la salle aura accueilli les plus grands : Les Beatles, Barbara, Oum Kalsoum, Johnny Hallyday, Jane Birkin, Christophe… Et elle continue encore aujourd’hui à faire rêver publics et artistes.