New Rose

Tout à la fois disquaire continuellement à la pointe de l’actualité du vinyle, label discographique devenu iconique et distributeur de catalogues indépendants dans un pays qui comptait à l’époque énormément de disquaires orientés rock, punk et new-wave : New Rose a été déterminant dans le développement et l’implantation dans notre pays des scènes alternatives des années 80.

Le magasin de disques New Rose (un nom emprunté au titre du 1er 45T des Damned, groupe punk britannique apparu en 1976) a été ouvert en 1980, à Paris dans le quartier Latin par Patrick Mathé et Louis Thévenon. A ce moment-là, c’était quasiment le seul lieu dans la capitale où les afficionados pouvaient se procurer toutes les nouveautés vinyles venues d’Angleterre, des USA mais aussi des villes et des provinces françaises où la leçon du « Do It Yourself » des punks anglo-saxons avait été bien comprise et où les autoproductions et les petits labels commençaient à émerger. C’est ainsi que New Rose distribuera sur l’ensemble du territoire hexagonal les enregistrements de Bérurier Noir, des Sheriff ou de OTH…

Quant au label New Rose Records, c’est environ un an après l’ouverture du magasin qu’il va être lancé, avec la sortie d’un mini album des Saints, groupe australien associé à la toute première vague punk, qui se retrouve alors sans contrat avec une maison de disques internationale. Un premier essai réussi qui ouvrira la porte à une multitude d’autres. C’est ainsi que sous le label New Rose Records on trouvera à la fois des sommités new-wave ou garage de l’époque comme Gun Club, les Dead Kennedys, Johnny Thunders, Alex Chilton ou les Cramps ; des légendes du rock comme les Troggs ou Chris Spedding ; des artistes orientés « rock pour adultes » (comme le définissent les critiques américains) comme Elliott Murphy ou Calvin Russell ou des « alternatifs » français comme Warum Joe, Les Wampas, les Soucoupes Violentes ou La Souris Déglinguée… « Au départ, il s’agissait juste de sortir quelques disques par an, pour se faire plaisir », confiait un jour Patrick Mathé. Mais en fait, à l’arrivée le catalogue New Rose comptera plusieurs centaines de références. New Rose Records finira par être racheté par FNAC Musique en 1992 et s’arrêtera en 1994. Patrick Mathé est décédé en 2018. Dans les années 90 il avait lancé un autre label discographique : Last Call, rééditant dessus certains anciens enregistrements New Rose qui lui tenaient à cœur.