Artiste
Recife, Brésil
Juvenal de Hollanda Vasconcelos est une grande figure du jazz. Originaire de la ville de Recife au Brésil, il était surnommé Naná, court diminutif pour une si longue carrière. En témoigne une impressionnante discographie : seize disques à son nom et plus d’une cinquantaine collaborations avec d’autres musiciens. Il est également détenteur de huit Grammy Awards et élu sept fois d’affilé meilleur percussionniste du monde par la revue new yorkaise Down Beat.
Né en 1944, il commence la musique jeune, en arpentant les rues de Recife aux côtés de son père, dans diverses fanfares et batucadas. Il est engagé comme batteur dans un cabaret et très vite repéré par l’orchestre philharmonique de la ville, qu’il rejoindra par la suite. Puis il continue à jouer et à se distinguer entre Rio et Sao Paulo, et rencontrera de grandes figures artistiques brésiliennes, comme Gilberto Gil, chanteur, poète et futur ministre de la Culture ou encore Milton Nascimento. Ses rencontres musicales l’emmènent vers New-York puis Paris, où il s’installera en 1972. Énormément sollicité, il est rapidement identifié comme un excellent musicien et sortira son premier album Africadeus en 1973. Entre 1984 et 1989, il sera le président d’honneur de la London School of Samba, première école britannique de samba. En 1995, il est directeur artistique du festival international des percussionnistes de Salvador de Bahia. Il compose également pour des chorégraphes ou des bandes origines de films. Enfin, il s’attache à mener des ateliers musicaux en lien avec des associations et à destination des enfants des rues.
Naná Vasconcelos joue de multiples percussions : congas, batterie, cymbales, repique, tambourin, caxixi, cloches, surdo, agogo, gong tibétain… Mais surtout, il joue du berimbau. Cet instrument arrivé au Brésil lors du commerce triangulaire est son instrument de prédilection. Il s’agit d’une corde de métal frappée à l’aide d’une baguette tendue sur un arc, amplifiée par une calebasse sèche. La tension de la corde est maitrisée à l’aide de trois doigts et permet de varier la production de rythme et de notes. C’est un instrument qui se déplace, léger, sans mise en place technique particulière. Le berimbau est généralement discret, on pourrait le comparer à la guitare basse : qui ne tend pas l’oreille ne l’entend pas nécessairement, mais lorsqu’il est mis sur le devant de la scène, c’est un véritable spectacle. Naná Vasconcelos travaille cet instrument en jouant des micros, en ajoutant des petites cloches ou maracas dans la mains tenant la corde. Il y ajoute parfois un travail vocal de souffles, bruits de gorge, sifflements, chuchotements, qui évoquent des boucles de musique électronique. Le berimbau est un terrain de recherche sonore : la calebasse comme la corde ont d’infinies possibilités musicales. Ses concerts de berimbau sont des performances fascinantes, où artiste et public entrent ensemble dans une forme de transe mystérieuse.
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